Du 12 au 18 juillet 2024, nous avons parcouru la très belle Altavia 2 dans les Dolomites jusqu’au Passo San Pelegrino
Plusieurs d’entre nous très séduits par ce massif somptueux avions déjà parcouru le premier tracé plus à l’est entre le lac de Braies et Belluno.
Nous nous sommes donc lancés après avoir dormi à Bressanone et organisé la veille la navette pour laisser les véhicules au Passo San Pellegrino.
Bressanone est très agréable et vaut le coup d’oeil, avec en prime un concert de rock pour nous mettre en forme.
Nous avons opté pour un départ différent du parcours habituel, l’occasion de découvrir le beau village de San Gorgio di Eores (les locaux tous germanophones y préfèrent le nom de Afer) et de plonger dans le cœur de la vallée homonyme. Nous y découvrons moulins, fours à chaux qui ont notamment servi à réaliser la plupart des façades de Bressanone ainsi que fermes et scènes pastorales. A noter que les parcelles, particulièrement pentues sont entretenues par des moto faucheuses particulières très efficaces (et dire que tout cela se faisait à la main dans le temps !), outil indispensable pour le foin et se prémunir des avalanches en hiver.
Le matin du deuxième jour, nous remercions chaleureusement notre aubergiste pour la qualité de son accueil et la merveilleuse soirée que nous avons passée.
Nous partons alors en direction de la Forcella de Putia, dans le parc de Gesler Odle.
Notre objectif de la journée est de franchir Forcella Roa et d’atteindre Regensburger hutte qui est à l’écart de l’itinéraire.
Départ très matinal le troisième jour car la journée va être très très longue. Plusieurs options s’offrent à nous : rejoindre le refuge Pisciadu en redescendant dans la vallée de Selva puis en remontant au Passo Gardena ou alors plus audacieux, rejoindre l’itinéraire classique par la Furcela de Forces de Sièles (rappelons que nous avons été contraints de dormir à Regensburger hutte au lieu de Puez Hutte). Cette option ajoute bien 3 h de marche mais l’itinéraire est de toute beauté. A noter que cette option est très longue et n’est à recommander qu’à des randonneurs rapides et disposant de suffisamment de marge car la montée au refuge Pisciadu est assez rude en fin de journée.
Le quatrième jour, nous partons du refuge franco Cavazza al Pisciadu (seul refuge CAI de notre périple) pour franchir les hauts plateaux de l’Antersass. Etape également assez longue mais intéressante et très variée : passages techniques assez courts et peu difficiles, marche en altitude à près de 3000 mètre avec des névés à négocier, belle descente sur pierrier après la Forcella de Pordoi et longue traversée en balcon avec vue panoramique sur le Marmolada.
Ce sommet est mythique dans les Dolomites. Son point culminant, la Punta Penia (3143 m) est logiquement très convoité par les alpinistes qui peuvent, s’ils le souhaitent et contrairement aux premières cordées, atteindre facilement la capanna Punta Penia et parcourir le sommet dans des conditions plus favorables. La Punta Rocca, 3245 m, est accessible en téléphérique. Pour la petite histoire, ce sommet, très raide dans sa partie sud et entouré par un grand glacier (c’est moins vrai aujourd’hui) dans sa partie nord. De nombreuses tentatives ont été entreprises pendant plus de cinquante ans. Pellegrino Pellegrini a été le premier guide à franchir la Punta Serauta (arrivée de l’actuel téléphérique) avec plusieurs clients parmi lesquels un certain Antonio Marmolada en 1856 puis plus tard 1864 la Punta Penia avec par le versant nord avec Paul Grohmann et Fulgenzio Dimai. Autre attrait pour ce lieu mythique, des autrichiens avaient même construit un réseau de tunnel dans le glacier pour combattre les italiens en 1916 !
Une pensée pour les 11 victimes disparues récemment en juillet 2022 dans le terrible accident causé suite à la chute d’un énorme sérac sous la Punta Penia.
Nous passons la nuit dans la magnifique ambiance du refuge Castiglioni alla marmolada (au bord du lago Fedaia) qu’on aperçoit au fon juste derrière le barrage.
La suite du périple se fait en deux jours pour rejoindre le Passo San Pellegrino. Certains randonneurs préfèrent suivre pendant 2 heures la route asphaltée qui mène à Malga Ciapela, d’autres très rares préfèrent passer par la Sforcella de la Marmolada. De notre côté, nous sommes redescendus par un vallon bucolique qui mène à Pian Trevisan et Penia. Puis après une halte agréable à Alba, nous remontons au refuge Contrin. Cette journée pas trop longue nous aura permis d’éviter l’orage et d’arriver au refuge Contrin, magnifique havre de paix niché au pied de l’ombretta, avec sa magnifique chapelle.
Le dernier jour, nous partons à la fraiche vers le Passo delle Cirele (2683 m). Le versant sud est très austère et regorge de nombreux vestiges de la 1ère guerre mondiale. Pour preuve, de nombreux vestiges rouillés parmi lesquels ces deux balles que j’ai retrouvé dans le pierrier.
Nous avions la chance d’avoir dans le groupe un spécialiste de la période et passionné par les armes : il s’agirait d’une balle de fusil et de mitrailleuse n’ayant pas été percutées (à laisser sur place absolument)
Nous gagnons facilement le refuge Fulcade, facilement accessible depuis le Passo San Pellegrino, point final de cette très belle aventure.
Un grand merci à tout le groupe pour l’esprit de cohésion et bravo à chacun(e) d’entre vous !