Dans le cadre du stage alpinisme mi Novembre dernier avec Marc, Gilles, et Georges, rejoints pour l’occasion par Sylvain, un ami moniteur d’escalade, nous nous sommes retrouvés au refuge de Nice. L’objectif : passer la nuit sur place pour être à pied d’œuvre le lendemain et traverser les arêtes du Basto.
L’ambiance est paisible en cette fin d’automne. Une fine couche de neige a saupoudré les cimes, ajoutant une atmosphère unique et magique au paysage.
Après une nuit confortable au refuge, en mode hivernal, le réveil sonne à 5 h 15. Toujours difficile de se lever si tôt ! Rapidement, nous nous mettons en marche pour secouer la torpeur matinale. Nous atteignons la Baisse du Basto avant de descendre légèrement du côté de la Valmasque, où nous repérons une ligne de faiblesse dans la montagne. Elle pourrait nous permettre de rejoindre la brèche du Basto.
Quelques instants de doutes et d’observation suffisent pour trouver le bon passage, une petite quête qui anime notre début de journée. Grâce à cette approche, nous contournons le Basto Nord pour nous concentrer sur le Basto Central et le Basto Sud. Ayant déjà parcouru cette traversée en sens inverse il y a plusieurs années, je me souvenais d’une longue journée.
Rapidement, nous entrons dans le vif du sujet. Le rocher est étonnamment tiède pour une matinée d’automne, et la neige fine ne nous gêne pas : les crampons restent au fond du sac. Nous sommes tous ravis d’être là. Entre petits zigzags, passages d’escalade et sections aériennes, nous progressons à un bon rythme.
L’arête est superbe, et le spectacle alentour est à couper le souffle. Nous sommes seuls, suspendus entre la vallée de la Valmasque et le vallon du Lac Autier. En contrebas, pas une âme à l’horizon. Devant nous, l’arête se déroule majestueusement. À gauche, la vue s’ouvre sur le Mont Bégo ; à droite, au loin, la mer scintille sous un soleil bienveillant qui nous offre des conditions parfaites.
Le temps file. Nous atteignons le rappel de 25 mètres qui marque la fin du Basto Central pour accéder au Pas Fantino. Là, une nouvelle étape commence : la traversée du Basto Sud.
Pour ce type de parcours, nous utilisons une corde à double de 60 mètres, que nous doublons pour plus de sécurité. L’arête Sud est parcourue rapidement, sous une météo idéale. Nous prenons même le temps de savourer l’instant au sommet.
La descente pour rejoindre la Baisse du Lac Autier se fait par des pentes herbeuses parfois exposées. La concentration reste de mise, et nous jouons encore avec la corde pour assurer notre sécurité. Un dernier rappel nous dépose à une brèche, où, par un détour côté Valmasque, nous retrouvons la Baisse du Lac Autier.
Il ne nous reste plus qu’à boucler la boucle et rejoindre le Pont du Countet.
Nous savons tous que nous jouons encore un peu les prolongations sur les arêtes sèches tout en nous demandant combien de temps encore il nous reste avant de sortir les skis.
Les arêtes du Basto font partie des belles arêtes du Mercantour, et nous sommes unanimes.