Samedi 1er septembre 2018, avec Jérémie et Olivier nous avons réalisé une grande course classique du massif Oisans – Ecrins : la très esthétique traversée des Ailefroide : de l’Ailefroide Orientale 3847m à l’Ailefroide Occidentale 3954m.
1,5 km à près de 4000 mètres d’altitude, parfois cotée AD, compter plutôt D-/D.
Après avoir passé l’Ailefroide Centrale 3927m, Jérémie et Olivier sur le fil de l’arête :
Les Ailefroide vues du Sud.
En orange la voie normale de l’Ailefroide Orientale.
En vert la voie normale de l’Ailefroide Occidentale jusqu’à son antécime à 3930m.
La traversée des Ailefroide consiste à relier les 2 de droite à gauche (Est en Ouest) :
Dominant la vallée de la Durance, de gauche à droite l’Ailefroide 3954m, le Pic Sans Nom 3913m et le Pelvoux 3943m :
La veille nous sommes montés dormir au refuge du Sélé 2511m.
Le Torrent de Celse Nière :
Nous avons quitté le refuge du Sélé à 03h.
Point du jour un peu avant le sommet de l’Ailefroide Orientale. Quoiqu’un peu surnaturel, c’est toujours magique de se retrouver là haut à ce moment là :
Doucement le jour se lève, on jette un oeil à ce qui nous attend :
Beau morceau en perspective :
Une cordée d’amateurs efficaces nous suit :
La cordée sous nous, et tout au fond le Sirac 3441m et les Bans 3669m :
07h, sommet de l’Ailefroide Orientale, nous avons droit à magnifique spectacle.
A l’Est le Pic Sans Nom 3913m est encore dans l’ombre, un peu retardé par les nuages à l’horizon, le soleil devrait néanmoins arriver rapidement.
Au nord la Barre des Ecrins 4102m :
Notre premier gros objectif sur la Traversée des Ailefroide est en vue, la Pointe Fourastier 3908m :
Le soleil sort on espère qu’il va réchauffer l’ambiance glaciale, composée de températures négatives et d’une bise du nord peu amène :
Rapidement vient le premier obstacle sérieux, le Grand Gendarme Noir :
Nous le grimpons dans des températures hivernales.
Coté III dans le Labande, le 4c annoncé sur CamptoCamp semble un minimum :
En haut du Grand Gendarme Noir nous nous réchauffons au soleil. Prochain obstacle sérieux, la Pointe Fourastier :
Sans être réellement difficile le parcours d’arête permet rarement de courir :
L’assurage se fait au maximum à l’aide des nombreux becquets :
Inexorablement la Pointe Fourastier se rapproche :
Dans la cheminée Sud de la Pointe Fourastier :
10h30, sommet de la Pointe Fourastier, la vue est superbe.
Vers l’Est la partie de l’arête que nous avons déjà parcouru :
Au Sud-Ouest, Sirac et Bans :
Au Nord la Barre des Ecrins :
Après une bonne pause, c’est reparti dans la joie et la bonne humeur :
Il faut au moins ça car c’est encore long :
L’assurage sur friends nous permet de contourner sans frayeur un gendarme par le Sud :
J’adore ce passage où la façon de passer la plus simple est de s’asseoir :
De temps à autre on plonge nos regards dans la terrible face Nord de l’Ailefroide haute de 1000 mètres :
D’ailleurs il faut parfois même passer en face nord au-dessus de cette immense face béante :
Heureusement le plus souvent on évolue sur le fil :
L’Aiefroide Centrale au premier plan n’est plus très loin :
Souvenirs souvenirs, en 2012 dans le cadre d’un stage initiateur FFCAM Terrain Montagne nous avions bivouaqué là à une dizaine de personnes :
L’arête de Coste Rouge une D qui vaut des points dans le vécu des alpinistes qui la parcourent :
On continue notre bonhomme de chemin :
Vient l’antécime dominant la Brèche de Coste Rouge qu’on atteint par un rappel de 35 mètres :
Puis l’interminable chevauchée reprend :
On s’approche le refuge du Sélé est bientôt apercevable :
L’antépénultième gendarme de l’Ailefroide Occidentale est tout proche.
Totalement inutile de suivre le tracé rouge comme j’ai fait, 25 mètres 4c en escalade – désescalade. Qui plus est j’ai trouvé le moyen de coincer un beau camalot 3 light à son pied!
14h sommet de l’Ailefroide Occidentale.
Finement tracé en rouge le tracé approximatif de notre parcours depuis l’Ailefroide Orientale :
Jérémie et Olivier au sommet de l’Ailefroide Occidentale :
A la descente, suivre l’arête jusqu’à l’antécime Ouest 3930m de l’Ailefroide Occidentale qui se caractérise par un vilain tas de pierres blanchâtres. Continuer encore quelques mètres sur l’arête avant de basculer dans la face Sud-Sud-Ouest, désescalade peu difficile en mauvais rocher. L’idée principale à toujours garder en tête est de descendre tout droit sans se laisser attirer par les lignes obliques à droite.
Se réfugier rapidement sur l’avant dernier éperon le plus à gauche, malgré les apparences ça passe toujours bien, quelques caïrns épars.
Toujours sur l’éperon, au niveau des 2 couloirs parallèles, le couloir de droite donne accès à une grande terrasse inclinée, raide névé.
A nouveau ne pas se laisser attirer vers la droite (rappels pour rejoindre le glacier avant Brèche des Frères Chamois), continuer tout droit, fil d’arête (caïrn) puis zigzaguer à gauche à droite jusqu’au névé final.
Obliquer à droite et descendre au mieux d’abord plutôt vers la droite puis aux premiers dômes rocheux obliquer plutôt vers la gauche, dernière moraine pour atteindre le Vallon du Sélé finalement pas si atroce.
Olivier sur la rive droite des derniers restes des Glaciers d’Ailefroide :
Au loin le refuge du Sélé est en vue.
Encore 01h30 et nous serons chez Raoul nous attend patiemment.
Retour à 18h30, nous avons mis 15h30.
Une superbe course à recommander pour les alpinistes amoureux des courses sauvages et aventureuses!
et pi il y a plein de genepi tout au long de l’arête. Ca sent bon quand on grimpe ^_^. Merci Stéphane de nous trainer là bas !
Effectivement je me souviens de l’arête de Coste Rouge comme si c’était hier (j’avais 20 ans…)
bravo pour cette très belle traversée!
Bravo la cordée, superbe ! Surtout Stéphane bien sûr qui une fois de plus, et année après année, s’en sort toujours aussi bien avec ses deux –Tiiiiiiiit– (censuré) ^__^
PS : « des points dans le vécu des alpinistes qui la parcourent »…héééééé oui, celle-là d’arête, Coste-Rouge, elle nous a marqués à vie, on a encore le tatouage en rouge vif sur la fesse droite pour en témoigner = « coste-rougien »
Et au refuge, Raoul compte toujours fidèlement les points…Vive l’Ailefroide !