Ski de montagne autour de Saas-Fee

En ce début de mois d’avril 2025, avec Gary et Nico, les conditions de neige nous ont fait changer de fusil d’épaule en prenant la route de Saas-Fee plutôt que celle de Cortina. Nous avons passé, skis aux pieds, trois jours sur de bien belles montagnes.

Après une courte nuit à Saas-Almagell, où nous laissons un véhicule en prévision de notre retour en fin de périple, nous montons en début de matinée à Saas-Fee. Là, le Métro-Alpin (ça ne s’invente pas) nous dépose à Mittel-Allalin (3456 m).

Nous nous laissons glisser sur les pistes de ski glaciaires de la station pour nous arrêter vers 3090 m et passer en mode montée. Comme on est pas chez nous et qu’on a peur, on s’encorde :

En même temps, dès qu’on pose les pieds en hors de piste, on est mis dans l’ambiance :

1150 m de dénivelé positif plus tard, nous voici propulsés à 4206 m au sommet de l’Alphubel. Premier 4000 pour Gary et Nico, bravo !

Nous prenons bien sûr le temps de profiter d’une vue exceptionnelle entre deux petits passages nuageux, avec à droite les Mischabel :

Devant, on ne le présente même plus :

A gauche, le Strahlhorn (4190 m), le Rimpfischhorn (4199 m, objectif du lendemain) et au fond le massif du Mont-Rose (4633 m) :

Après ce tour d’horizon et une pause revigorante, l’acclimatation du haut du rocher à Monaco n’étant plus ce qu’elle était, c’est parti pour la descente :

Au niveau de l’Alphubeljoch (3772 m), nous basculons côté ouest, versant Täsch / Zermatt. Le panorama se passe de commentaire :

C’est une excellente petite neige d’abord en fine couche tassée puis de printemps qui nous attend sur l’Alphubelgletscher :

Tout le monde est très content :

Nico est un excellent skieur. Il nous dévoile une toute petite partie de ses talents ici :

 

 

Nous laissons sur notre gauche le Rimpfischhorn, objectif du lendemain. Il paraît tout proche mais, sur ces grosses montagnes, mieux vaut se méfier du rapport d’échelle :

On se laisse ensuite glisser tranquillement sur un relief débonnaire vers la Täschhütte où nous passerons notre première nuit :

Les Valaisans d’en-haut ne rigolent pas : « si tu veux monter à Rimpfisch, tu prendras ton ovomaltine à 4H30″… Pas de négociation possible, apparemment ce n’est pas dans la culture du coin, on obéit. Le départ de la Täschhütte est donc très matinal :

Nous remontons une partie de l’Alphubelgletscher jusqu’à 3445 m. Le jour a eu le temps de se lever sur notre Rimpfischhorn :

Le Castor (4225 m), le Pollux (4089 m) et la chaîne des Breithorn (4160 m) :

Eux aussi viennent d’assister au lever du jour, le Cervin (4478 m), la Dent d’Hérens (4173 m), la tête de Valpelline (3798 m), le Grand Combin (4309 m), la Dent Blanche (4357 m), Le Zinalrothorn (4221 m) :

Enfin plus au sud, la Pointe Gnifetti (4554 m), le Nordend (4608 m), la Dufourspitze (4633 m), le Liskamm (4532 m), le Castor, le Pollux et la Rocca Neira (4069 m) aussi se laissent caresser par les premiers rayons de soleil :

A 3440 m, nous quittons l’Alphubelgletscher pour descendre 100m et prendre pied sur l’énorme Mellichgletscher. Nous remontons ce dernier longuement avec derrière nous plein centre le fameux Zinalrothorn (4221 m) :

Nous longeons main gauche la face ouest glacée du Rimpfischhorn :

Cette montée nous donne aussi l’occasion d’observer le sommet de l’Alphubel (4206 m) et sa belle pente est gravie et descendue la veille. En arrière plan les Mischabel constituées de gauche à droite sur la photo du Täschhorn (4491 m), du Dom (4546 m), du Nadelhorn (4327 m) et du Lenzspitze (4293 m) :

Pour accéder au sommet du Rimpfischhorn, il y a 250 m d’alpinisme. Cette section est un peu comme une cerise sur le gâteau pour tout skieur doté d’une once de fibre alpinistique :

 

 

Cumbre del Rimpfischhorn, 4199 m, Nico et Gary apprécient semble-t-il :

Petit tour d’horizon, on ne s’en lasse pas  ! Pas besoin de vous redonner les noms de toutes ces grosses montagnes, vous les connaissez :

Ah non, celui-là on ne l’avait pas cité. A droite, il s’agit du célébrissime Weisshorn (4505 m). Aussi, si vous cherchez bien, vous trouverez la Täschhütte (pas facile) :

Ah bein… tiens, lui non plus. il y en a trop. Grosse classique à ski, il s’agit du Strahlhorn (4190 m) :

Autoportrait des trois chanceux au sommet du Rimpfischhorn :

La descente nous offre une vieille neige restée souple, presque poudreuse. On se régale :

 

 

 

 

Sur la fin, la vieille neige souple agréable à skier s’est transformée en superbe poudreuse carrément magique à skier, du genre de celle qui fait de nous de véritables champions du monde !

C’est grisant mais il faut faire attention de ne pas se laisser emporter par tant d’allégresse. En effet, vers 3500 m on doit s’arrêter, repeauter et bifurquer à droite pour passer l’Allalinpass. Celui-ci nous permet de descendre sur l’Allalingletscher pour atteindre notre second refuge, Brittaniahütte. Au col, pile en face, nous observons l’objectif du lendemain, le Stellihorn (3436 m) et sa silhouette si reconnaissable :

Après une demi-pension très convenable à Brittaniahütte, nous jouons les originaux. Quand la plupart des skieurs se servent (à juste titre) des 3027 m du refuge comme d’un marche pied pour faciliter leur montée sur le dos des différents 4000 du coin, nous choisissons de commencer par descendre au-dessus du lac de Mattmark en passant sous le Scharzbergchopf.

 

Les faces est du Strahlhorn et du Rimpfischhorn s’embrasent :

Celle de l’Allalinhorn également :

En face, le ciel prend des couleurs indescriptibles dans le dos du Stellihorn à gauche et du Spechhorn à droite :

Arrivés à Mattmark, nous repeautons et traversons sur la crête du barrage à 2200 m d’altitude :

Nous remontons ensuite le lac le long de sa rive droite, mieux vaut des conditions de neige très sûres à cet endroit :

Puis hop, on remonte dans l’énorme versant rive droite du lac de Mattmark :

Impossible de regarder droit devant soi, les montagnes défilent telles des modèles sur un podium parées de robes de haute couture :

Grossissement sur le Strahlhorn et le Rimpfischhorn :

Zoom sur le Rimpfischhorn, l’Allalinhorn et l’Alphubel :

Gros plan sur le Täschhorn, le Dom, le Lenzspitze et le Nadelhorn (les Mischabel) :

Durant la pause pique-nique au Stellipass (3039 m) :

Nous pouvons observé d’une côté une partie de notre parcours déjà effectué :

Et de l’autre ce qu’il nous reste à faire (Stelli à droite et Stellihorn à gauche) :

Derrière le Stellipass, nous basculons sur le Nollengletscher. Sa remontée jusqu’au Stellihorn ressemble à un tremplin pour les étoiles :

Le gros sommet au fond correspond au Weissmies (4013 m) :

Pour sortir au sommet, nous chaussons les crampons et nous nous rencordons :

 

Et hop, le voici, le sommet de l’esthétique pyramide du Stellihorn. Bravo Nico et Gary ! Ce sommet, grâce à son positionnement excentré par rapport au cœur du massif des 4000 de Saas-Fee, offre un joli point de vue décalé sur ce dernier.

C’est déjà piqués d’une pointe de nostalgie que nous sommes rappelés par le monde d’en-bas, contraints de quitter notre dernier sommet du séjour :

 

Heureusement que le ski a ce côté ludique qui nous aide à perdre de l’altitude quand on n’en a pas vraiment envie. Après avoir longuement hésité à redescendre sur Saas-Almagell par le grand vallon de Furggtalli (de cette manière nous aurions réalisé la traversée du Stellihorn) mais craignant un manque de neige dans sa partie basse, nous choisissons de retourner sur nos pas. Bonne pioche, quel merveilleux cadeau la nature nature nous offre pour cette ultime descente ! Sur le Nollengletscher, nous commençons par tracer nos courbes dans une véritable poudreuse d’hiver et de rêve :

 

 

 

Puis en un virage, sans transition aucune, lorsque nos spatules franchissent le Stellipass, nous glissons sur une merveilleuse moquette de printemps. Cette descente sur le lac de Mattmark est fantastique, quel pied !

 

 

Arrivés au lac, nous nous laissons glisser, le cœur léger et la tête chargée de belles images, sur la route enneigée qui nous conduit à Saas-Almagell. Là, notre véhicule laissé le premier jour nous attend. La boucle est bouclée !

Un grand merci et un grand bravo à Nico et Gary d’avoir résisté avec classe à ce périple haut perché, et d’avoir laisser transparaître tout l’émerveillement que seules ces montagnes ont le don de procurer.

Pour ceux que ça intéresse, voici quelques éléments cartographiques et chiffrés de notre raid à ski autour de Saas-Fee :

  • Notre J1 en rouge, 15 km – D+ 1200 m – D- 1500 m – Max 4206 m

Notre J2 en vert, 17 km – D+ 1700 m – D- 1600 m – Max 4199 m

Notre J3 en rouge, 22 km – D+ 1250 m – D- 2550 m – Max 3436 m

Total : 54 km – D+ 4150 m – D- 5650 m – 300 T de pur plaisir !

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