par les sommets et hameaux isolés de la Haute Tinée et du Haut-Var
Deuxième partie
JOUR 3 – Estenc – Cime de Pal – les Tourres
Départ tôt comme les autres jours mais vu comment la météo se dégrade à partir de 14h00, je finis par admettre que Stéphane a toujours raison 🙂
Donc, on dit au revoir au gîte des Louisq ou les jeunes filles nous ont offert un super accueil et un repas de rois…
Tout a été exquis !
On prend la direction du vallon de l’Estrop dans la fraicheur matinale bienvenue et après une montée ponctuée de laçets envoutants, on sort au soleil dans un pur secteur qui fait, comme souvent, qu’on aime tant ce Mercantour.
Où que se pose le regard, l’harmonie et la beauté règnent en maitre.
Nous glissons doucement, paisiblement, tranquillement en direction de la cime de Pal.
J’étais déjà venu aussi jusqu’ici en « repérage » et la copine avec qui j’étais à l’époque avait été un peu effrayée par l’idée d’aller grimper ce sommet.
C’est vrai que de loin, on cherche un peu le passage mais comme souvent, on se fait avoir par les pentes apparentes.
Mais là, aucune hésitation du groupe.
On laisse les sacs ou une partie de leur contenu pour grimper là haut en mode light.
Il n’y a que 250m de D+ donc on y arrive finalement très vite.
La partie sommitale se relève un peu plus mais quel spectacle bon sang !!!
Quelques nuages et le soleil jouent avec nous, voudraient nous frustrer d’un grand moment contemplatif ; j’invoque les dieux, l’Univers, l’esprit du monde qu’ils nous dévoilent ce que nous venons tous chercher ici.
C’est splendide !!!
Mes impressions en montant était de faire un « petit »mont Mounier, même genre d’ambiance lunaire, peu de vie, peu de plantes, un dépouillement salvateur.
Et puis, comme d’hab, une grande descente pour rejoindre le gîte des Tourres avec une option « Et si on évitait de se faire pourrir par les patous? »
Un très gros troupeau de moutons et quelques monstres blancs et blindés de crocs qui, finalement, nous regardent de haut mais, on l’apprendra plus tard, avaient été tenu à distance par les avertissements de Patrick passé maitre dans l’art de faire reculer ces bestiauds.
On entend aussi, les cris jubilatoires voir surréalistes de la bergère en faction qui hurlent des insanités dont la décence m’interdit de donner les détails, et destinées à je-ne-saurais-jamais-qui…
L’arrivée au gîte est presque de l’ordre du mystique, à peine le dernier sac posé, le ciel s’effondre sur nous, Kkaaaabbouuuummmmm et pluie grêle de partout…
On a eu chaud !
Et là, je m’interroge, sommes-nous dans les mains des meilleurs guides accompagnateurs du pays ?
Je veux bien le croire 🙂
Une fois en place, yes, douche, bière, petits gâteaux et….Guylaine qui nous accueille comme si nous étions de sa famille.
Encore une fois, tout est parfait !
En commençant mes notes de la journée, un truc me revient :
Le petit Sacha nous a fait l’infirmier pendant la descente ; tout gentiment en étalant de la crème anti-douleur à tous ceux qui avait des petits bobos naissant.
J’aime bien ce petit, il est attendrissant.
Je l’ai vu à un moment de la journée demander à son papa s’il avait mal aux pieds avec un ton plein d’empathie et d’amour bien sûr ; ça doit venir de mon vécu sans papa qui fait que je remarque souvent ces moment d’intimité.
Un peu mal au genou gauche ce soir et vu qu’au planning, Stéphane et Laure nous ont promis récup et glandage pour demain, je pense que glandage fera bien l’affaire…
JOUR 4 – Glandage aux Tourres
Aaahhh comme ça fait du bien de se lever à 8h00 !
Mis à part Patrick qui est parti pour les crêtes du Rougnous, tout le monde avait finalement voté pour « glandage » histoire de de culpabiliser moins seul.
Tout ça tombe hyper bien…
La douleur du genou a l’air persistante. Les D- des jours précédents ont fini par avoir raison de lui.
Tout se passe en douceur ce matin, petit déj, toilette et préparation du sac pour un petit dénivelé de 250m vers le torrent en bas des Tourres.
Il fait déjà très chaud mais très vite nous nous retrouvons les pieds, les mollets dans la fraicheur régénératrice.
Rien de mieux qu’un massage à l’eau vive…
Tout le monde se détend et Loulou fait le show à la découverte de l’eau à 10°.
Un vrai bonheur de voir cette petite poupette confrontées aux joies simples de la vie.
Son guide de haute montagne de pôpa plonge…dans une sieste eau bord de l’eau, non, mais…mais…mais je rêve quoi, Stéphane est fatigué ??? Inouï !!!
Puis boosté par les éléments en fête, s’improvise un lancé de bateaux à voile en feuille dans les « rapides », Lou est aux anges…
Voilà, la journée n’est pas encore finie mais là, je suis cernée par Sacha, Mattéo et Sylvain qui sont en chasse à la cerise dans l’arbre à l’entrée du gîte.
Ils partagent avec tout le monde le fruit de leur quête.
Ils sont souvent à l’écoute des uns et des autres ces gamins.
Je vous l’ai dit, un super groupe…
Ce soir, il fait encore assez doux, on mange dehors, cool !
Guylaine, toujours au petits soins, d’ailleurs pourquoi aux petits soins, elle est en vérité toujours au maximum pour nous tous.
JOUR 5 – Les Tourres – Roya
Aujourd’hui, départ en direction de Roya mais ça traine un peu parce que personne ne veut quitter le monde de Guylaine trop vite.
Allez, je le tente, elle nous a joué un joli Tourres..
Voilà, ça c’est fait !
Bisous, mots tendres, photos souvenirs, à bientôt et tout et tout mais on doit quand même y aller…
J’espère qu’elle va nous regarder aux jumelles quand nous serons dans les lacets du col de Pal.
Grimpe, grimpe, grimpe et grimpe et nous voilà au niveau du col de Pal avec devant nous l’option du jour, le mont Triboulet et à gauche la cime de Pal et à droite, le Rougnous.
Encore un moment de grâce.
Tout le monde a trouvé son rythme de croisière dans cette belle ambiance semi-lunaire parsemée de quelques brins d’herbe et de lichens survivants.
Des troupeaux de moutons au loin créent l’ambiance sonore typique des montagnes du sud.
Le genou commence à piquer.
Le Triboulet, ça commence en serpentant facile puis d’un coup, la pente se redresse et vas-y comme ça jusqu’à l’antécime.
Le souffle est court et les discussions tout autant.
Il fait très chaud dans la « pierrasse ».
Stéphane arrive après nous, ralenti par quoi, à peine 10 kg de Louloute mais il se rend vite compte que nous ne sommes pas encore au sommet et quand on s’appelle Stéphane Benoist, le sommet, c’est le sommet !
Bon, y a bien Laure qui ronchonne un peu et qui semble tenter de discuter l’autorité suprême, mais il faut bien constater que l’autorité suprême à encore une fois raison : notre sommet picnic est une merveille !
Vu sur les sommets déjà nommé ; le Mounier à portée d’ailes de vautour et le Viso là-bas, cristallin, prêt à en découdre avec les nuages naissants.
Visiblement, on est heureux, niveau 9 sur une échelle de 10.
10 c’est quand la brise nous soulage un peu du cagnard…
D’ailleurs, Sylvain en quasi pro du bien-être à autrui, tente une construction d’abris pour la sieste de Miss Loulou et Laure à l’aide de nos bâtons.
Il est décidément très bien…
Ah oui, il y a aussi l’épisode du ballon qui part dans la pente et bon, dans 99% des cas, les papas diraient : »Arf !Dommage, 5€ de perdu etc etc… »
Mais Sacha a un super Papa pas encore fatigué qui se lance à la poursuite/recherche du ballon sus-désigné.
Super Papa qui, non content de ramener le ballon sous le regard émerveillé de Sacha (je n’exagère même pas!) a trouvé une boutique Patagonia dans la pente, histoire d’offrir une superbe doudoune à la femme de sa vie.
Des fois, la vie, c’est bien !
S’en suis l’éternelle et sempiternelle descente, vers Roya cette fois-ci.
Dans ces moments de douleurs retenues et contrôlées, nous croisons un groupe du quinzaine de cerfs qui caracolent à notre approche.
L’Univers salue notre passage…
Vision de rêve.
Arrivés presqu’à Roya, le groupe tombe sur une belle vasque dans le torrent et les moins frileux vont piquer une tête sans hésiter.
Plouuffff! Yeaahhh !!! Plouuffff…
Je fais hyper bien l’ambiance baignade en montagne, non ?!
Enfin Roya, son église, ses prairies, son gîte et son accueil chaleureux et son personnel dévoué…
Comprenne qui pourra !