Nouvelles de l’expé au Népal
Yannick Graziani a joint par téléphone ce vendredi François Carrel.
Salut !
Ca y est, on est installé au camp de base, au pied de la face sud de l’Annapurna, à 4330 m d’altitude.
Tout va bien, on a la forme.
Pour l’emplacement du camp, on a un peu hésité : on a envisagé un moment de s’installer plus haut, à 4700 m d’altitude, vraiment sous la face, mais c’était un peu sous les séracs…
…et de toutes façons nos porteurs n’ont rien voulu entendre : ils ont totalement refusé d’y aller.
Cette face est hallucinante.
Cette nuit, le temps était clair, pleine lune, je suis sorti de la tente faire des photos, c’était fantastique.
On se demande comment un mur pareil peut exister…
Les amplitudes sont énormes : on est ici à vol d’oiseau à 25 kilomètres seulement de Pokara qui n’est qu’à 500 mètres d’altitude !
A une seule journée de marche d’ici, on est dans la jungle, par 30° de chaleur…
On passe directement de la forêt à l’herbe, qui pousse ici jusqu’à 5300 m, et tout de suite après c’est déjà les glaciers.
Pour arriver ici, il a déjà fallu faire la route entre Kathmandou et Pokara : elle était coupée, nous avons dû marcher 10 kilomètres, changer de véhicule :
le Népal, quoi…
Ensuite, de Pokara, on a marché 3 jours jusqu’au dernier lodge, ou on a attendu 2 jours nos porteurs.
Notre officier de liaison, lui, ne nous a jamais rejoint.
A mon avis, il a empoché ses dollars et on ne le verra plus…
On a fait tout le trek sous la pluie.
Les locaux nous ont dit qu’il pleut depuis un mois.
Aujourd’hui, il fait à peu près beau, c’est un peu plus sec , je pense que la mousson est en train de finir.
Plus on va aller vers le mois d’octobre, plus ca sera froid et sec.
En ce moment, la face est dans les nuages, mais cette nuit, sous la lune, elle m’a semblée bien plâtrée.
Aujourd’hui, Stéphane est parti faire un portage de matériel en altitude, il va redescendre et demain matin, on part pour l’acclimatation pendant 3 ou 4 jours.
On va monter jusqu’à 6000 m, sans doute au pied du pilier Bonington : faut qu’on aille voir quelle gueule ça a.
Faut vraiment qu’on la voit cette face, qu’on la sente, qu’on voit comment les avalanches tombent…
Là on est encore un peu loin, on va vraiment se rapprocher.
Ce sera la première fois pour moi, je n’ai touché la face que du côté du Roc Noir, et c’était il y a 10 ans…
Je vous rappellerai de la-haut !