Dimanche 10 avril dans le cadre de notre stage alpinisme sur 5 jours amenant vers l’autonomie, nous avons réalisé l’ascension du couloir Nathalie au Pelago avec Camille, Guillermo et Lucas. Classique parmi les classiques du massif, c’était malgré tout une première pour tout le monde. Camille et Guillermo ont évolué en cordée autonome tandis Lucas et moi avons partagé le brin de corde.
Notre ascension débute par un arrêt au stand « petit kawa » au chaleureux gîte du Boréon, plusieurs groupes Guides06 seront dans la montagne aujourd’hui, couloir Sven, Yeti, etc. il y en a pour tous les goûts.
Notre approche est rapide dans les pentes d’herbes et nous rejoignons une cordée de deux alpinistes qui se préparent à attaquer le même couloir que nous.
Dès les premiers coups de crampons, on constate que le regel est plus que correct, nous avons de la chance, ce n’était pas le cas quelques jours auparavant.
Après une première pente de neige, nous voilà devant le passage du gros bloc, nous décidons d’attaquer sur la droite et de traverser vers la gauche pour sortir le court passage de mixte. Lucas opte pour un itinéraire astucieux entre un sapin et la paroi, s’il a l’avantage de protéger sans consommer de protections, il nous contraint à une petite souplesse acrobatique.
Nous poursuivons corde tendue jusqu’à l’anneau de corde suivant sur une côte entre 2 branches. Ci-dessous Guillermo qui sort de la pente de neige au dessus du bloc coincé.
Après une petite zipette surprise de Lucas et un lancé de piolet adroitement réceptionné par Camille, un petit moment d’égarement nous aspire dans la branche de droite.
Lucas part confiant dans ce passage mais on voit bien que ça a l’air malcommode. Je décide d’aller voir de plus près la bête. Ayayaye, ça grimpe sec pour forcer le bloc, la section est belle mais c’est bien trop dure pour rester dans le thème du jour. Mince, à peine franchi, il faut trouver un moyen de redescendre, je trouve un sapin opportun pour rappeler et rejoindre mes compagnons, ouf !
Bon on arrête les fantaisies et on se remet dans le droit chemin, la branche de gauche bien sûr, c’était tellement évident que cela ne l’était pas… On s’était un peu refroidi et ça fait du bien de remettre un peu de rythme surtout que nous effleurons le soleil un instant avant de rentrer dans le magnifique resserrement qui part à main droite.
Les traces des copains qui sont passés les jours précédents nous facilitent bien la progression. Lucas me relaye sur un bon bloc fissuré au milieu du couloir encaissé. C’est aussi là que Camille et Guillermo nous rejoignent.
Un peu plus haut, un nouveau Y et deux options mais ce coup ci on fait matcher avec le topo. On décide de sortir à gauche pour rester dans les bonnes traces et profiter d’un petit resserrement élégant quelque peu fourni en glace.
Une dernière pente de neige et Lucas atteint la baisse du Pelago légèrement à son amont.
Nous sommes bientôt rejoints par Guillermo et Camille qui ont super bien géré leur réversible.
On sort de la face mais bien sûr, ce n’est pas fini ! Une jolie arête aérienne nous attend pour rejoindre le sommet.
Avec un petit passage technique à négocier… Nous décidons de le désescalader plutôt que de tirer un rappel. Une petite vidéo vaut mieux qu’un long discours.
Une fois à la brèche, encore quelques mouvements mixtes où on réfléchit un peu, ici Guillermo ouvre le passage.
Et nous voilà au sommet.
Camille et Guillermo arrive à leur tour.
La météo est splendide mais il ne fait pas chaud au sommet et nous décidons de descendre pour pique niquer plus bas. Il faut rester éveiller dans la descente, surtout au départ bien raide dans de la neige transformée qui botte.
Quelques 2h30 plus tard, nous voici au retour au Boréon, fourbus mais contents, c’est l’heure du casse croûte il est 18h. Je retrouve mon sandwich laissé au pied de ma bagnole, intact.
Superbe sortie, ce couloir Nathalie vaut sa réputation, du bon temps en montagne, tout simplement. Bravo à Camille, Guillermo et Lucas pour leur belle énergie.
Je ne suis pas montagnarde et je ne pratique pas mais c’est beau de voir ces images et le plaisir que ça vous procure. Faites attention à vous en ces temps de réchauffement.