Alpinisme de fin de saison d’été
Depuis la fin août, je suis sur Chamonix pour clôturer la période estivale.
Dépourvu d’appareil photo, c’est uniquement par l’écrit que je peux raconter mes dernières courses.
Mont-Blanc par le Goûter : nous avons échoué le 25 août à cause des trop nombreuses chutes de pierres dans le couloir du Goûter.
Il n’était que 2h du matin pourtant.
Une explication possible : la pluie et la neige tombées les jours précédents se sont infiltrées dans les sols.
Sous l’action du gel, bien marqué cette nuit là, l’eau se glace, augmente de volume et déclenche les chutes de pierres.
Mont-Blanc par les 3 Monts : très bonnes conditions au 27 août.
Rimayes toutes bonnes.
Quelques séracs menaçants sous le Maudit mais le passage est bref.
Col du Maudit, glace apparente mais surtout les cordes fixes sont attachées sur une sangle en très mauvais état autour du bloc rocheux.
Grand Paradis depuis Victor Emmanuel : au 30 août itinéraire plus sec que les autres années.
Au lieu de franchir le raidillon en fin de moraine rive gauche, on passe par la moraine en rive droite pour rejoindre la voie venant de Chabob.
Le jour de notre ascension pour ce sommet, l’isotherme -10° était à 3600m, le -20° à 5200m.
Un vent de 60km/h a rendu l’atmosphère glaciale.
Aiguille du Tour par la voie normale : très bonnes conditions au 2 septembre.
Anticyclone, pas de vent, bon regel.
Le glacier du Tour a bien reculé ces 2 dernières années.
Aiguille Noire de Peuterey par l’arête Sud : très bonnes conditions au 4/5 septembre.
Anticyclone, pas de vent.
Bivouac au sommet.
Le topo internet de CamptoCamp est faux et incomplet.
Le Labande est incomplet, celui de Damilano (Neige, glace et mixte) est plus juste.
Voici un topo home made.
Du refuge Borelli, emprunter une sente sur la moraine puis des éboulis pour gagner le pied du pic Gamba.
Départ environ 20m à gauche du couloir entre Gamba et Bifide.
Une vieille corde fixe en place.
Gravir en légère ascendance à gauche des rochers herbeux, 3c, 60m.
Gravir à droite une dalle noire, expo, 4c, 1 piton et poursuivre encore en ascendance à gauche sur 60m.
On est à la hauteur du triangle blanc bien visible du refuge.
Traverser à l’horizontale à droite dans une dalle, 2 longueurs en 4c, 50m, protections moyennes
puis franchir une arête pour prendre pied dans un couloir par une brève désescalade.
Remonter ce couloir facile séparant Gamba et Bifide.
Après 80m environ quand le couloir marque un Y, obliquer à droite, passer une épaule et
traverser à l’horizontale un couloir de dalles pour atteindre le pied des Pointes Bifides.
Remonter droit des gradins, 40m puis gravir un couloir évasé en légère oblique à gauche, 3c, 50m.
Traverser en oblique à gauche sur 30m une longue dalle inclinée et revenir facilement sur l’arête à droite.
Suivre cette arête jusqu’au pied d’un ressaut redressé.
Grimper le dièdre à gauche du fil, 4c, pitons.
Passer brièvement versant Est pour franchir des dalles raides, 4c.
Un dernier mur en 4c conduit sur l’arête.
Les 3 relais des ces longueurs sont équipés.
Suivre l’arête et forcer un très court ressaut déversant, 5c.
Par une dalle à droite, 4c, atteindre la première Pointe Bifide.
Descendre à la brèche séparant les Pointes Bifides.
Descendre quelques mètres versant Est et traverser la 2nde Pointe Bifide.
Remonter au plus simple sur l’arête et contourner en désescalade par l’Est le gendarme suivant, ensemble de 3c/4b aérien.
Continuer sur l’arête jusqu’à un relais sur spit.
Poursuivre en légère ascendance à droite dans le versant Sud de la Pointe Welzenbach, 40m, 3c, quelques pitons.
Au niveau d’une terrasse, ne pas franchir une dalle raide à droite mais gravir un mur raide droit au-dessus de la vire, 4c, 10m. dalle Welzenbach.
Poursuivre dans le dièdre évasé, 3c/4b, 60m, jusqu’à l’arête.
La suivre brièvement puis avant le sommet de la Pointe Welzenbach, désescalader à main droite pour atteindre un relais de rappel versant Est.
Rappel de 25m.
Emplacement de bivouac à la brèche.
Démarrer la Pointe Brendel par son flanc droit, 30m.
Revenir sur le fil de l’arête par une dalle inclinée bien visible depuis le rappel de la Welzenbach, 3c, 30m.
Atteindre une zone de petites vires versant Ouest, 10m en contrebas de la brèche bien marquée.
Escalader le ressaut en « demi-lune » par un mur fissuré raide.
Grimper d’abord à gauche puis en légère oblique à droite, quelques pitons, 4c, 40m.
Par l’arête, atteindre le pied d’un ressaut raide sous la Pointe Brendel.
Désescalader versant Ouest quelques et grimper en direction d’un dièdre raide et noir situé quelques mètres à gauche du fil de l’arête.
Gravir le dièdre, 4c, la dalle qui suit avec 3 pitons scellés, 5b et traverser à gauche sous des surplombs, 40m.
Franchir quelques mètres encore raides et gagner par une zone facile le sommet de la Pointe Brendel à gauche.
Bons emplacements de bivouacs.
Du sommet, rappel de 25m pour atteindre une arête.
Contourner un gendarme par la gauche et remonter une cheminée rouge pour atteindre une petite brèche au pied de la Pointe Ottoz.
Escalader le mur raide au-dessus de la brèche, d’abord en légère oblique à gauche puis en légère oblique à droite, 5c, 35m, pitons.
Relais sur une petite marche.
Gravir le mur au-dessus du relais.
Nous sommes passés à droite, 5c, 20m.
A gauche c’est peut-être plus aisé.
Relais sur un replat à gauche.
Quelques ressauts courts entrecoupés de vires donnent accès à deux bons emplacements de bivouacs.
Contourner la Pointe Ottoz par des fissures versant Est, 30m.
Rejoindre l’arête et descendre à la brèche précédant la Pointe Bitch, 30m.
Suivre l’arête, 4c, 60m et atteindre le départ d’un ressaut plus raide.
Escalader juste à droite du fil des fissures et des petits surplombs, en légère à droite, nombreux pitons et belle escalade, 5c, 30m.
Poursuivre en oblique à droite dans un dièdre, 4c, 20m.
Revenir à gauche sur l’arête par une dalle inclinée.
Suivre l’arête, 30m, jusqu’à une zone de vires, 2 bons emplacements de bivouacs.
Escalader la dalle fissurée au centre de l’éperon, 4b, 30m.
Obliquer à droite dans une zone de gros blocs et par un couloir délabré atteindre l’arête.
Une brève cheminée et une courte fissure difficile donnent accès à la Pointe Bitch.
De la Pointe Bitch, effectuer 2 rappels successifs de 30m et 25m.
Traverser à main gauche une zone de grosses pierres plates pour rejoindre des couloirs instables.
Atteindre le sommet de la Noire de Peuterey, 80m.
Un bon bivouac de 2 places sous le sommet.
Horaire de la voie : 9 à 15h.
Nous avons mis 12h, la cordée de guides devant nous 1h de moins.
Les 2 cordées derrière nous quelques heures de plus.
Descente :
C’est l’arête Est.
Du sommet, descendre dans la zone instable sur 60m environ.
Tirer à main gauche pour rejoindre l’arête.
Il y a de gros cairns bien placés par les guides de Courmayeur.
Ca serait super de ne pas en rajouter inutilement et surtout pas en dehors de la voie.
Suivre un cheminement grâce aux cairns, parfois sur l’arête proprement dite, parfois en aval à main droite.
Ne pas descendre à droite dans des grands couloirs.
Quelques rappels sur spits permettent de franchir des zones plus raides.
Le topo du Labande est assez utile pour une indication générale.
Après les « gendarmes accolés », atteindre le « gendarme carré ».
On distingue très nettement 2 gros cairns situés environ 120m plus bas sur un replat de l’arête.
2 couloirs encadrent cette arête.
Nous n’avons pas emprunté cette section décrite dans les topos car les chutes de pierre dans le couloir de droite m’ont largement refroidi.
Nous avons pris le couloir à gauche de l’arête puis par une traversée à main droite nous avons rejoint les gros cairns.
Un rappel de 25m (relais moyen piton + becquet) nous a conduit dans le couloir à droite de l’arête.
Désescalade du couloir confortable.
En bas du couloir, traverser à main droite sur 150m dans des pentes herbeuses exposées pour rejoindre le névé du Combalet, rappel de 25m pour franchir la rimaye.
Cette descente est une véritable course en soi.
Elle est exposée par endroits.
Nous avons mis 7h du sommet à la rimaye.
Matériel :
Un brin de 60m
5 friends du 0,4 au 2 camalot
5 dégaines
5 mousquetons
2 sangles de 120cm
+ tout le matériel de bivouac et l’eau.
Nous avions un second brin de 60m dans le sac.
Il est conseillé par le gardien du refuge.