Alpinisme aux aiguilles de Pelens : Glacemania (WI5, 450m)

Le 03 avril 2025, profitant de l’un des derniers créneau de la saison, avec Marc nous sommes allés grimper un véritable petit joyau : « Glacemania » aux aiguilles de Pelens. Avis aux amateurs, cet itinéraire trop peu parcouru offre pourtant deux des plus belles longueurs de glace du Mercantour au sens large (nous sommes ici dans le haut Var pour être plus précis). La preuve par l’image :

L’enneigement étant assez conséquent en cette fin de saison, nous choisissons d’effectuer l’approche et le retour à ski. Nous partons de la voiture skis aux pied pour remonter l’ancienne piste de ski à gauche du TK du Pas, tous deux vestiges de la petite station abandonnée de Val Pelens.

En cette saison, malgré notre départ très matinal (4h de la plaine du Var), à notre arrivée le soleil lèche déjà le sommet de ce qui pourrait être l’aiguille de la Leysse (environ 2400 m) :

Avec un regel printanier plutôt correct en ce début de matinée, nous prenons pied rapidement dans le cirque du Clot de l’Aï. Arrivés dans celui-ci, l’ambiance change. L’hiver s’y est attardé, la neige est poudreuse   :

« Glacemania » apparaît sur nôtre gauche tandis que devant nous se dresse fièrement de doigt de la Testa d’Aï, à l’aplomb de sa bien redressée face nord-ouest parcourue par l’aventureuse « voie où la main de l’Homme n’avait jamais mis le pied… Et ne le mettra pas souvent! » :

Quelques zigs et zags nous déposent au pied des deux premières longueurs de « Glacemania » :

Changement de chaussures et d’outils puis c’est parti !

Aujourd’hui les températures sont douces, voire même plus que douces, carrément chaudes ! A l’attaque vers 10h, il fait déjà 2°C. La glace est donc souple à souhait, un régal :

Après avoir passé un bon bout de temps à bricoler un relai à peu près digne de ce nom, c’est au tour de Marc de se régaler dans cette L1 :

Les zigs et les zags ainsi que nos skis vus du haut :

Après ce petit échauffement, c’est parti ensuite pour la longueur clef et avec le sourire :

Cette année, pour rejoindre la glace, il faut soit effectuer un petite traversée mixte délicate, soit redescendre de quelques mètres. Nous choisissons la première option, mais en revanche comment va-t-on s’y prendre…

… et bien en grattouillant la neige collée. Des pieds apparaissent comme par enchantement :

Une fois la glace récupérée, nous ne sommes pas sortis d’affaire pour autant. Cette année les cinq premiers mètres sont assez finos et quelque peu décollés. Tout en restant précautionneux, on se régale quand même :

A la sortie de cette longueur hors du commun, nous construisons un nouveau relai bien confortable, sur pitons et coinceurs, dans les rochers à gauche. De là, et c’est bien dommage, impossible de voir Marc prendre son pied (de lynx) dans ce passage d’anthologie. Marc à la sortie de L2 :

La suite, toujours à droite, est une série de trois pentes de neige entrecoupées de deux petits couloirs. Aujourd’hui, il nous a fallu activer le mode brassage pour tenter d’avancer. C’est éprouvant mais on aime ça !

La première pente et le premier petit couloir à droite :

Marc sort de ce premier petit couloir au niveau du selle neigeuse très esthétique :

Au relai, la suite de l’itinéraire se dévoile avec la seconde pente de neige et le deuxième couloir :

L’accès au second petit couloir est défendu par un rétrécissement. Celui-ci présente un joli ressaut en glace (WI3) :

Le second couloir, long d’une cinquantaine de mètres, présente une rive droite très escarpée permettant de se protéger régulièrement et facilement :

A la sortie de ce second couloir, le sommet de l’antécime apparaît :

Il ne reste qu’à suivre l’arrête sommitale sur quelques dizaines mètres :

Puis, quand elle se redresse, la quitter à droite pour remonter un vague couloir caché qui nous dépose sur l’épaule de l’antécime :

Nous voilà sortis sur cette fameuse antécime. Comme j’ai eu vraiment très chaud, nous avons relevé 12°C, l’objectif de mon téléphone s’est embué. Marc a droit à l’effet flou artistique :

Marc a visiblement eu moins chaud à en croire la netteté de sa photo :

Le temps s’écoulant beaucoup trop rapidement, il ne nous sera pas possible de gravir le spectaculaire « ressaut Hillary de Pelens » menant à l’aiguille suivante :

De toute façon, la grande aiguille de Pelens, 50m tout juste derrière à gauche, semble réellement inaccessible dans ces conditions :

Nous redescendons donc dans nos traces par une série de désescalades en neige et de rappels (corde de 2x60m conseillée). La descente est longue. C’est de nuit que nous rejoignons la petite station de Val Pelens tout simplement heureux, merci Marc 🙂

Voici une photos de l’itinéraire prise plutôt en saison avec moins de neige ainsi que le tracé de « Glacemania » :

Nota : Dans les aiguilles de Pelens, les noms des sommets et leurs altitudes ne sont pas toujours très clairs. Quand on compare la carte IGN, certes probablement parsemée de quelques approximations, avec la lecture du paysage, il devient d’autant plus difficile de dénouer le fil de la réalité. En se référent malgré tout à celle-ci, dans l’hypothèse où elle n’a pas commis d’erreur,  il semblerait que nous ayons plutôt abouti sur une antécime de la grande aiguille de Pelens que sur une antécime de l’aiguille de Pra Pelet. Sur l’extrait de carte ci-dessous, nos deux positions GPS tendent à attester cette hypothèse :

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