Alpinisme dans le massif du Mont Blanc
Début Septembre, la météo annonce enfin du beau temps pour plusieurs jours ! Pour profiter au mieux des conditions exceptionnelles de cette fin d’été, avec mon fidèle compagnon de cordée Fred Degoulet, nous décidons d’aller faire un tour dans le massif du Mt Blanc et pourquoi pas d’enchainer plusieurs voies dans la semaine…
Nous attaquerons par la célèbre Aiguille Verte 4122m.
Arrivée sur les pentes sommitales de l’Aiguille Verte le soir dans un décor de cinéma.
Après une courte nuit aux sommet des Grands Montets où nous laissons notre matériel de bivouac, nous rejoignons le pied du versant Nant Blanc de l’Aiguille Verte et le départ de notre voie : la directissime Gabarrou / Silvy. Cette voie se distingue en deux parties, la première : un bastion rocheux avec un dièdre banane très caractéristique et la seconde : un bastion mixte rayé par une magnifique goulotte.
Le haut du versant Nant Blanc de l’Aiguille Verte.
Après une longue errance au pied du bastion rocheux, nous attaquons la voie de nuit dans l’espoir d’être sur la bonne voie. Deux longueurs plus tard, nous sommes soulagés en découvrant le fameux dièdre banane photogénique, on est au bon endroit !
Le fameux dièdre banane. Ce matin un filet de glace obstrue la fissure rendant l’escalade complexe.
Hésitant, je décide de mettre les chaussons pour grimper cette longueur. Les crampons auraient finalement été plus approprié. Mes orteils sans souviennent encore….
c’est parti pour 6 heures de bagarres sur un rocher magnifique mais verglacé.
Les doubles zippettes de pieds seront monnaies courantes !
Des longueurs soutenues sur un granit irréprochables.
Nous sortons à 13h au sommet du bastion déjà bien épuisé mais la suite à l’air en excellente condition !!
Après une courte transition facile, nous arrivons au pied de la seconde partie.
Fred débute les difficultés de la partie en mixte de la voie, une goulotte très raide mais courte.
Le passage clé de la seconde partie en méga condition ! Coté à l’origine A2, aujourd’hui c’est du 5/+ en glace.
L’escalade déroule, on profite de l’ambiance de cette face d’environ 1000m, j’adore cette endroit !
Fred sur la crête entre l’Aiguille Sans Nom et l’Aiguille Verte. une partie a ne pas sous estimer…
20 heures, nous sommes au sommet de l’Aiguille Verte 4122m, la vue est simplement magnifique.
A droite, la face nord des Grandes Jorasses nous hypnotise déjà.
La suisse et ses tonnes de belles montagnes.
Malheureusement il faut déjà penser à redescendre, l’inconvénient de ne pas faire de bivouac…
Nous débarquons au refuge Couvercle à 22h45, les jambes bien lourdes. L’idée de grimper une voie dans les Jorasses nous parait difficile mais chaque chose en son temps….
Pour l’instant grasse mat’ en perspective !
Le lendemain, les mollets sont durs comme du bois mais la face nord des Grandes Jorasses est devant nous…Impossible de ne pas y aller !
Il faut juste se décider sur quelle voie grimper !
La Polonaise ou la Belle Hélène serait une bonne option. En plus on pourrait enchainer sur la traversée des Jorasses, dormir à Canzio et terminer par une voie au Grand Pilier d’Angle… No Siesta un rêve ! Mais la météo nous fait douter et la fatigue est déjà grande…
Ahh si seulement on avait la caisse de Ueli Steck ! Mais il faudrait aller courir où pédaler au lieux d’aller grimper dans les gorges du Loup… !
Bref en observant bien la face à la jumelle et les topos, La Bonatti / Vaucher nous semble en super condition et nous motive aussi beaucoup. En arrivant au refuge de Leschaux on apprend que deux copains sont en train de finir cette voie et ils sont passés à la journée ! On profitera de leurs traces !!
Réveil minuit, 30 minutes plus tard on est déjà sur le glacier. On marche lentement pour avaler cette longue approche sans se cramer définitivement. On en profite aussi pour se perdre…
La rimaye, un morceau de choix !
On tourne à droite et on quitte ainsi la cohue de la voie Colton / McIntyre, nouvelle voie normale des Jorasses, 30 personnes en 2 jours !!
Encore endormi, Fred doit déjà montrer tout son talent pour forcer un ressaut raide d’une trentaine de mètres aux protections aléatoires… Le moral remonte en flèche quand nous retrouvons les traces de nos prédécesseurs qui nous mènent rapidement au pied des difficultés.
Arrivée au névé médian.
Les placages sont bien formés et permettent une progression rapide.
On se régale dans ces longueurs d’anthologies !
La longueur clé sous l’araignée négociée en dry.
On arrive à l’araignée (dernière pente de neige avant le sommet) vers les 10h30. Ça a bien roulé, on profite d’un petit emplacement de bivouac taillée dans la glace par une cordée la veille pour faire une pause. L’ambiance est grandiose dans cette face !
Puis on repart en direction de la goulotte final bien motivés pour sortir rapidement. Seulement la goulotte est bien sèche. 4 longueurs délicates nous attendent. Quelques pitons sont les bienvenus pour protéger de raides passages en mixte.
T’es sur que c’est par là que ça passe ???
Finalement on mettra 4 heures pour faire 4 longueurs très belles à grimper mais compliquées et engagées.
Fred dans la goulotte suspendu 60 mètres sous la crête sommitale.
A 16h nous sommes enfin sur la crête sommitale. Bien fatigués mais heureux ! Dommage pour la vue, on est dans les nuages cette fois !
S’en suit une longue descente jusqu’aux hameau de Planpincieux dans le val Ferret. Il faut faire vite, ce soir on fête le diplôme de Guide de haute Montagne de Robin !!!
Merci François pour la navette !!
Gare aux crevasses, le cobra des glaces vous attend !
superbes voies et très belles images,
bravo à vous 2, quelle cordée efficace !
Quel récit !
En lisant ces exploits , je reve….
Splendides photos et très beau récit! Bravo!
Dément les gars!
Bravo pour ces ascensions rapides de voies si difficiles.
Merci pour les photos et la vidéo ça fait bien rêver.
quelle luminosité enivrante au coucher a la verte!! superbes voies ca fait rever
bravo pour ces réalisations!
…
wow! la vu de La Verte – no comments!