En ce 07 avril 2022, nous avons profité d’une météo exceptionnelle pour grimper la ULA dans les gorges du Verdon. Chloé et Hélène ont ainsi pu s’essayer à l’escalade traditionnelle en grande voie terrain d’aventure (TA) le long de cet itinéraire mythique.
La ULA est considérée par beaucoup comme la plus belle et peut être la plus longue fissure TA des gorges Verdon (~200 m). Son niveau relativement accessible (6b max) en fait un mets de choix. Chloé ne s’y trompe pas, elle sait qu’elle va se régaler :
La ULA a été est ouverte au printemps 1972 par Bernard Bouscasse et Marius Coquillat venus exprès de Marseille. Elle doit son nom à la chienne qui a raccompagné les 2 protagonistes à l’arrière de leur « deudeuche » une fois leur forfait accompli. N’en déplaise à beaucoup, la ULA n’a donc rien à voir le fameux 3615, de surcroît anachronique…
De nos jours, les 280 m de la ULA se parcourent intégralement sur coinceurs grâce à la bonne idée d’un inconnu éclairé qui en 2011 a pris la courageuse initiative de déséquiper la voie.
L’accès le plus aisé au pied de la voie s’effectue en rappel par les dalles grises puis par le pilier des écureuils :
Depuis le pied des rappels, il faut encore marcher 5 bonnes minutes en direction du Nord (à droite en regardant la falaise) pour finalement trouver le départ de la voie :
C’est parti pour la première longueur protégée au départ par les 3 seules plaquettes de toute le voie à l’exception des relais, un bon 6a des familles indécotable :
Pour la L2, il suffit de suivre la fissure large droit au-dessus. Lorsque celle-ci bute sous l’énorme toit, il faut en sortir par la droite et ne pas hésiter pas à traverser quelques 3/4 m vers la droite pour franchir le banc compact et légèrement déversant plein fer. Comme souvent et pour ne pas contre dire Siddhartha, la voie du milieu sera la voie de la sagesse. Il faudra laisser à gauche les prises attrayantes franchement magnésées dans l’axe de la fissure, et 7/8 m à droite les plaquettes rutilantes d’une nouvelle voie. La vigilance est de mise à cet endroit car le 6a annoncé ne saute pas aux yeux (prises cachées), et aucun point ni n’indique ni ne protège ce passage exposé.
S’en suit une courte troisième longueur en 5b et une magnifique quatrième longueur en 5c menant sur la vire d’accès direct depuis le jardin des écureuils à la partie supérieure de la voie.
Chloé à R3 (derrière elle la vire caractéristique de L3) :
Au départ de L4 :
La partie supérieur de la voie est la plus prisée. Une fissure quasi ininterrompue s’y développe sur presque 200 m :
Après une bonne petite pause, c’est parti pour L5 (L1 de la fissure proprement dite) :
Au tour de Chloé d’y mettre les doigts et plus si affinité :
Hélène en termine avec cette première longueur de pure fissure :
Tandis que Chloé prend la pause tout sourire à R5 :
Au départ de L6, nous apercevons deux grimpeurs dans la très belle voie des « Marches du Temps » en haut à droite :
Hélène dans le 6a de L6 avec les derniers moments de soleil :
La L7 est la longueur la plus dure de la ULA, un magnifique 6b bien raide :
Dans la septième longueur, l’ambiance change. Nous passons à l’ombre, le vent frais souffle, la collante fait son entrée.
Chloé termine sa randonnée dans L7 :
Elle est suivie de près par Hélène alors que le vide se creuse lentement mais sûrement :
Le début de L8 est caractérisé par le fameux laminoir. Modestement côté 6a, ce passage est donc plus impressionnant que réellement difficile à condition biensûr de s’y prendre correctement :
La seconde partie de cette huitième longueur est plus classique dans le style fissure :
La L9 est moins typée fissure, il faudra donc réfléchir un tout petit peu plus pour ce protéger correctement. Dans cette longueur, l’escalade sur bonnes prises y est franchement grisante !
Ce qu’il reste du joli masque de R8 :
Chloé et Hélène en terminent avec le 6a de cette neuvième longueur :
Le dixième et dernière longueur commence par une pure fissure de 12 m de toute beauté. Il faudra être malin pour gérer le tirage au mieux dans cette longue longueur :
Hélène et Chloé profitent des ultimes mètres de cette superbe voie :
Nous voilà tous les trois au sommet et au soleil s’il vous plaît !
Belle rencontre, belle voie, une fois de plus le Verdon aura su tenir toutes ses promesses et c’est peu de le dire ! Vivement la prochaine !!!