Après une première journée de reprise la veille dans Ice Folle, nous choisissons de grimper le 1er, le 2d puis le 3e étage par Fluide Glacial (the classic since 1978, WI4+, 280m), Charlie Dumbo (WI5, 160m) et Aloïs (la perle, WI5+, 6a/A2, 170m).
Dans le beau mur final d’Aloïs :
Comme la veille, après une petite heure de marche, l’objectif est en vue avec de bas en haut :
- le premier étage : Fluide Glacial
- le deuxième étage : Charlie Dumbo
- le troisième étage : Aloïs
Une fine couche de neige et quelques nuages bas bonifient l’ambiance :
Nous avons opté pour un réveil tardif et un bivouac au pied du troisième ressaut. C’est donc chargé d’un bon sac que Gaël s’élance sans traîner dans la première longueur de Fluide Glacial :
Chargé de son gros sac, Gaël en termine avec la magnifique troisième longueur de Fluide Glacial :
Les mollets chauffent sous le poids des sacs mais on garde le sourire :
A la sortie de Fluide Glacial, voilà ce qui nous attend :
D’abord Charlie Dumbo (au bout du doigt) :
Puis la cerise sur le gâteau, Aloïs (de nouveau au bout du doigt):
Lors de la transition entre le 1er et 2ième étage, l’ambiance devient irréelle à travers la fine brume qui nous enveloppe (la photo n’est pas ratée !) :
La première longueur de Charlie Dumbo est un beau voyage de 60m :
La deuxième longueur est plus courte mais plus teigneuse :
Sur la droite du 2ième étage, de nombreuses et belles lignes ne demandent qu’à être grimpées (à droite Els Angeles, à gauche Tip Top et Hielomanos) :
Après Charlie Dumbo, une nouvelle transition de neige d’environ 30 bonnes minutes nous dépose au pied du 3ième étage:
Les deux principales lignes du 3ième étage, à gauche El Aliento Del Diablo et à droite Aloïs :
Les sacs déposés au pied du 3ième étage, c’est légers que nous partons fixer les deux premières longueurs d’Aloïs. La tête dans le guidon trop soucieux d’exploiter au mieux les dernières heures du jour, nous nous trompons de vire pour la première longueur. Nos n’avons pas commencé que nous savons déjà la course contre la nuit perdue.
La vire du fourvoyage (la bonne vire est celle du dessus) :
Après la mise en commun de nos quelques neurones, nous utilisons l’arme de l’intelligence collective pour trouver la bonne vire de L1 (M2, exposée en rocher putride, 45m) :
La lumière du jour baisse inexorablement :
C’est au crépuscule que nous attaquons L2 (A1, 6a, 35m). Nous commençons par quelques mètres de libre :
Puis, c’est dans la nuit déjà noire et à la lueur de la frontale que nous la terminerons en grand coups de coinceurs, d’étriers et de longes réglables. A noter que le rétablissement final s’effectue plutôt en libre et qu’il n’est pas si facile pour du 6a :
Une fois le travail accompli, nous redescendons nous restaurer puis nous coucher dans nos lits douillés :
Au réveil, après une nuit magique, nous commençons la journée par un échauffement des plus approprié en remontant et nettoyant les longueurs fixées la veille :
Sur la photo ci-dessous, nous pouvons voir depuis R2 le fameux petit rétablissement de L2. Pour faciliter ce court passage, il est préférable de le franchir plutôt de jour. Ceci permettra de ne pas rater le piton peu visible positionné assez haut à gauche. Il est également conseillé de s’armer d’une petite/micro cornière (que nous n’avions pas) à mettre en place dès le début du rétablissement :
Au départ de L3, deux options en 6a sont possibles, légèrement par la droite non protégeable ou légèrement par la gauche facilement protégeable. En dépits du contre-sens politique, Gaël choisit de s’engager à gauche en votant pour plus de sécurité :
Après son rétablissement sur la vire médiane au rocher déliquescent, Gaël attaque une section d’une dizaine de mètres en A2 :
Cette longueur a évolué ces dernières années. Suite à l’arrachement d’une petite écaille, un spit a été posé au beau milieu du passage clef. Sacrilège en « Pyrénie » ! L’intru a finalement été arraché à son tour. Aujourd’hui, il nous faudra jouer du crochet (x2) et du piton pour passer (une mauvaise petite lame en haut à droite et un universel douteux à gauche). Ce passage n’ayant été coté « que » 6b+ lors d’une ascension en libre de la voie, une remise en cause de nos méthodes d’entraînement s’impose peut-être…
R2 vue de L3 :
Au relais « officiel » de cette courte longueur, Gaël fait monter les broches et les pioches, et y abandonne la quincaillerie d’artificier. Il ne s’arrêtera pas à ce relai inconfortable et continuera son chemin dans la glace sur 25 m (WI5) :
La glace se révèle sèche, cassante (assiettes) et lisse. Cette vitre ne rend pas forcément l’escalade très ludique. Peu importe, nous nous régalons des lieux et de l’ambiance exceptionnelle :
Notre première longueur entièrement en glace sera notre L4 (WI5+). C’est extraordinaire de pouvoir grimper sur cette fine coulée givrée si haute perchée :
Gaël apprécie :
Sur notre gauche la dernière longueur encaissée d’El Aliento Del Diablo (WI6?) :
Gaël continue confiant dans notre L5 (WI5+) :
Dans cette longueur, un petit crash test de huit mètres pimente un tant soit peu notre ascension. Première, et nous l’espérons unique expérience pour Gaël, heureusement sans aucune conséquence excepté la perte de deux broches et d’un piolet qui en ont profité pour ce faire la malle. Résultat des courses, on continue en fractionnant les longueurs restantes et en densifiant encore un peu plus le brochage :
Au départ de notre courte L6 (WI5) :
Puis dernier coup de piolet déjà nostalgique au rétablissement de L7 (WI5+) et nous voilà au sommet d’Aloïs :
La descente est longue. Via Aloïs, Mitologico et Fluide Glacial, pas moins de 13 rappels sont nécessaires pour nous déposer au pied du 1er étage.
Nous nous sommes régalés pendant ces deux jours passés hors du temps et dans ce lieux fabuleux. Le rendez-vous est pris pour l’année prochaine !
Voici un topo d’Aloïs :
Et également un topo d’Aliento réalisé par Gaël :
Bonjour à tous,
Whaouh, merci Damien pour ce partage, formidable aventure!
J’ai adoré ton tes photos et leurs commentaires.
Bravo!
Amitiés, Stéphane
Magnifique croix, bravo à vous 3, merci Dam pour ce superbe article !