Dimanche 20 février 2022, dans le cadre de la Formation Escalade en Terrain d’Aventure, nous sommes allés grimper à Aiglun avec Odile et Yann. Nous avons choisi d’aller visiter la voie Parfums d’Espagne que Stéphane Benoist et Jean Gounand ont ouverte en 2007 à la mythique paroi dérobée. Une sacré entreprise à la journée en cette saison !
Départ 6h45, à la frontale, du parking d’Aiglun pour la longue approche de la dérobée. Une petite via corda qui échauffe bien. A noter que les cordes fixes ont été doublées récemment visiblement. L’équipement est donc en bon état.
A la sortie du canyon, on voit apparaître la bête et la tension monte d’un cran.
La remontée du pierrier final est un peu pénible mais grandement agrémentée par le repérage des départs des voies dures célèbres de cette face. Les 40 voleurs, Ali Baba, etc. On en prend pleins les mirettes.
On longe la face sous les grands toits de Shining pour aller chercher le départ de notre voie. On devine un passage à gauche des toits et un peu de matos au milieu, c’est bon on est dans les clous. On attaque la grimpe vers 8h40 et c’est Odile qui s’y colle, toujours à fond ! Un petit vol sur une prise tiroir à mi longueur et elle enchaîne le crux du haut.
Nous la rejoignons bientôt pour attaquer les traversées du début. 2 longueurs autour du 6a avec déjà une belle ambiance. La L3 est assez jolie dans un beau rocher rouge franc.
Odile, toujours devant, est bien efficace et continue dans L4. Une traversée qui semble évidente puis une ligne de faiblesse que l’on remonte, elle suit les traces de magnésie. Mais assez vite, cela semble compliqué à protéger et le caillou n’est pas dingue. Bientôt, une prise cède et c’est le plomb, déjà bien au dessus de son dernier friend, elle en dégrafe trois supplémentaires, pour finir pendu 10 mètres plus bas sous les toits de Shining !
Je file renforcer le friend qui l’a retenu et nous la remontons sur ce nouveau relais improvisé. Une fois tout le monde revenus à R3, on fait un petit point. Il est encore tôt, pas de casse (à part 2 friends HS, heureusement nous avons pris 2 jeux complets) et le moral de la cordée ne semble pas entamé, nous décidons de poursuivre. Je pars dans L4, le passage est finalement presque au dessus du relais dans le premier petit surplomb forçable. Le caillou est correct si l’on reste dans la ligne, sauf sous le toit fissuré en 6b où il faut être précautionneux. Nous voilà à R4 sous la fissure parfaite de L5.
Cette L5 est très belle, plein gaz, presque trop courte, on en redemanderait en arrivant au relais. Yann et Odile randonne et profite de cette belle escalade.
La longueur suivante n’est pas mal non plus, un départ dans un rocher moyen et on traverse vers un mur raide que l’on franchit sur une colo opportune. Superbe passage, l’ambiance est à son comble.
Odile et Yann sortent enthousiastes de ce beau passage de grimpe et le soleil se joint à nous.
Le rocher de L7 demande à nouveau de l’attention et la raideur est toujours bien présente mais la longueur est facile à protéger. Nous construisons notre relais autour d’un piton. Le coin n’est pas hyper confortable mais cela semble logique de relayer par ici.
Le soleil cagne bien et heureusement qu’il y a un peu de thermique pour nous rafraichir. Le départ de L8 est très moyen au niveau caillou mais assez vite, on trouve des trous francs, un replacement vers la droite et nous voici au pied d’une offwidth prisue en 6a, comme d’habitude deux écoles : dedans ou dehors ? Odile et Yann sont de bons grimpeurs et parviennent aisément à négocier ce passage plutôt à l’extérieur. A la fin de la longueur, ils sont surpris de me voir retraverser vers la droite en pleine face. Je ne fais que suivre l’espièglerie des ouvreurs !
La voie n’est pas finie, il nous reste 3 longueurs et c’est Odile qui reprend le lead ! Le petit mur en 6a+ de L9 se fait sur bonnes prises et nous sortons sur la grande vire au pied du crux technique de la voie.
Je me décale vers la droite pour assurer Odile dans L10 et lui faciliter le tirage, le premier pas est bien retord et il faut se refaire dans la partie médiane en fissure colo sur bons pieds pour négocier le pas du haut bien protégé par 4 goujons.
La traversée finale, facile, est splendide, en apesanteur au dessus de la face, comme une récompense de l’effort fourni !
Nous voici à R10 avec Odile, bien contents, aujourd’hui on ne sort pas les frontales pour grimper ! Le soleil se couche sur le Mont Mal, trop beau !
Encore une petite longueur en 4++++ et nous voici à R11, il est 18h10, les couleurs sont splendides.
Une petite goulette d’eau, on met les baskets et retour au bercail, encore 1h30 de marche pour retrouver la bagnole !
Quelle belle journée en montagne, dans un coin hyper sauvage de nos préAlpes, agrémentée de quelques « émotions ». Un énorme bravo à Yann et Odile, on a bien grimpé, on a appris, on a vécu !
Bravo pour la sortie !!
Comme nous l’avions redouté, notre « variante » avec Selena risque d attirer les gens vers un piège. Nous avions forcé cette longueur, ça passe jusqu’au toit mais c’est vraiment de plus en plus dur jusqu’en haut et improtegeable sur 20m … Bref on ne conseille pas… En espérant que les traces de magnésie entraînent pas d’autres erreurs d’itinéraire…
Les voies de Gounand et Gamio et d’autres de leurs cercle d’amis, un carnage! jamais le moindre nettoyage même si le risque est mortel pour ceux qui vont s’aventurer faire une repetition…désolé j’adore ces personne j’admire leurs oeuvres mais franchement l’humour voltigeur avec des gros blocs dans ta gueule…dans ce sens là je kiffe pas du coup! et malheureusement testé plusieurs fois avec eux !!
Un peu dommage, mais le positif c’est que on leurs a décernés le label « WC » : WILD CLIMBING
Salut Flo,
Merci pour ton message. Je n’ai peut-être pas assez d’expérience des voies de ces ouvreurs mais ce n’est pas une constante que je leur attribuerais.
En ce qui concerne Parfums d’Espagne, nous sommes sorti de la voie, de retour dans la ligne la longueur en question ne pose pas de problèmes particuliers.
Ce n’est que mon avis, mais je pense que dans ce genre de voie, il faut apprécier le caractère sauvage en effet et réaliser dans quel cadre on évolue, à savoir une voie TA ouverte du bas où l’on cherche à rejoindre de beaux passages de grimpe protégeables. Parfois c’est bonne pioche, le caillou est dément et la grimpe aussi, parfois le rocher est pourri, il faut faire preuve de sang froid et réfléchir un peu.
En ce qui nous concerne, notre cordée a pris du plaisir à parcourir cet itinéraire d’un type qui fait défaut dans notre région.