Les 21 et 22 août derniers, avec Marc, nous avons grimpé deux sommets emblématiques de l’Ubaye :
- l’aiguille Pierre André (2812m) par la voie « Vieux Boucs New Look », 180m, 6b max (ou A0+)
- le contrefort Sud de la tête du clot des morts (2565m, souvent abusivement appelé Chapeau de Gendarme) par la voie « Sonnez et Montez », 200m, 6a+ max
Ces deux journées d’escalade ont été un excellent prétexte pour faire connaissance tout en profitant du cadre somptueux qu’offrent les montagnes ubayennes.
Marc prend la pose devant la célébrissime aiguille Pierre André :
Le premier jour nous nous rendons donc au pied de l’aiguille Pierre André en près d’1H30. Le sentier pour s’y rendre est incroyable, 37 lacets taillés dans la pente par les militaires avec une régularité remarquable.
Le cheminement de la voie se devine très bien de loin :
Le départ de la voie se devine encore mieux de près :
La première partie de la voie est constituée de plusieurs courtes longueurs. Celles-ci cheminent dans un environnement très raide mais fort heureusement très riche en prises aussi. Ce qui fait l’une des singularités de l’escalade en Ubaye, c’est la variété du rocher. Aujourd’hui nous grimperons sur de la quartzite :
La vue sur le massif de l’aiguille détritique de Chambeyron (3412m, c’est haut !) nous épate :
La seconde partie de « Vieux boucs new look » laisse place aux dalles techniques (5c max) :
Dans notre dos, l’aiguille large se dresse fièrement (2857 m) :
Au sommet des grandes dalles, la voie revêt un caractère plus alpin en empruntant l’arête le fil de l’arête Sud-Ouest. Une drôle de gravure rupestre phallique semble vouloir nous indiquer la direction à prendre. Etrangement c’est vers le haut que nous devons continuer. Nous voilà sauvés !
Juste après ce magnifique gendarme bifide, le fil de cette arête Sud-Ouest nous réserve un court ressaut de 8 mètres environ que nous qualifierons de teigneux. Ce beau mur orangé est très souvent sévèrement coté 6b (ou A0/6a), voir 6b (ou A0). Afin d’éviter toute déconvenue, comptez un bon 6b+ en libre ou un A0 puis 6b en mixte. Si vous optez pour une version 100% ferraillage, munissez-vous d’un petit friend salvateur pour espérer atteindre la dernière plaquette et donc la sortie.
La sortie au sommet est de toute beauté le long d’une raide cheminée en 4c :
La vue au sommet de l’aiguille Pierre André est superbe, Marc savoure. Vers le Sud :
Vers le Nord :
La descente coté Ouest ne nécessite qu’un rappel de 40 m environ monnayant une désescalade facile depuis le sommet. Plusieurs relais sont disponibles, choisissez ceux les plus à droite en descendant (moins visibles) si vous ne voulez pas coincer la corde en rappelant.
Magnifique première journée !
Le second jour, nous nous sommes donnés rendez-vous à 7h au hameau des Chalons sur la route du col de la Cayolle. Nous jetons notre dévolu sur le contrefort Sud (2565 m) de la tête du clot des morts (2662 m). Sa face Sud, calcaire cette fois-ci, est impressionnante :
700 m de dénivelé sont nécessaires pour effectuer la marche d’approche. Derrière Marc, dans les prés ensoleillés, le très joli hameau de Cloche. Au fond, en rive gauche du Bachelard, le grand (2838 m) et le petit (2754 m) cheval de bois :
Pour accéder au départ de la voie, nous empruntons cette vire improbable située dans le premier tiers de la paroi :
La vire en jaune et le tracé de « Sonnez et montez » en rouge :
Le départ de la voie (R0) ne peut prêter à aucune confusion :
Arrivés à R1, nous relevons la tête. C’est avec gourmandise que nous observons la suite :
L’escalade se déroule sur un calcaire plus que parfait dans des murs, des dalles, des fissures et de magnifiques cannelures :
Marc à R6, le vide s’est creusé:
Une escalade en grande voie avec un compagnon de cordée des plus sympathiques, sur un rocher de toute beauté et dans un cadre exceptionnel, quelle chance de pouvoir vivre des journées comme celle-ci !
Nous préférons l’option de descente à pied à celle des rappels. Le tour à pied par la raide pente Est permet de faire plus ample connaissance avec les lieux. Si vous choisissez la même option que nous, deux éléments se révèleront indispensables : avoir une bonne visibilité (l’itinéraire n’est pas évident) et être doté dans sacré bon pied montagnard.
Ces deux jours d’escalade en Ubaye en appellent beaucoup d’autres afin de profiter pleinement des tous les joyaux qu’offrent les montagnes de cette vallée si particulière.
Un grand merci à toi, Marc !