Escalade à Montserrat en Catalogne.
La Catalogne et plus généralement l’Espagne n’ont pas besoin de publicité pour leurs sites d’escalade exceptionnels.
Les parois calcaires y sont grandioses : Villanova de Meia, Montrebey, Riglos.
Leur visite est définitivement obligatoire.
La curiosité m’a néanmoins conduit à explorer le massif de Montserrat, émergence de conglomérat des plus exotiques : en effet plus de 500 aiguilles crééent en quelques kilomètres carrés une ambiance des plus insolites, qui invite à la contemplation, la rêverie … et peut-être même à un petit élan de spiritualité!?
Ci-dessus, le secteur du Sant Benet et à l’horizon les Pyrénées enneigées.
Le massif s’aborde soit par le versant nord, soit par le versant sud.
Le versant sud est tout indiqué pour l’hiver : l’altitude y est plus basse et les falaises sont bien protégées du vent. En cette fin novembre, c’est au sud que nous avons trouvé les meilleures conditions pour l’escalade.
Le versant nord est néanmoins le plus majestueux et offre les plus belles possibilités d’escalade sur de grandes faces ou des aiguilles aux allures de châteaux de sables « re-shapé » par Tim Burton!
Ci-dessus, l’austère versant nord du massif!
A gauche, l’immanquable monolithe du Cavall Bernat en constitue le motif le plus improbable et le plus attractif pour le grimpeur. Le récit de Stéphane nous enthousiasmait mais le vent du nord très violent et les températures dépassant péniblement les 8° ont eu raison de notre motivation.
Ci-dessus, Caroline dans la voie Rantanplan à la Magdalena, un des jolis motifs rocheux de l’ensemble des Gorros.
Les deux doudounes ne furent pas de trop lorsque le soleil vint à disparaître.
L’escalade est plutôt technique, sur des petits galets et des petits trous (emplacements laissés par des galets).
De temps à autre, un gros trou, ou un gros galet pour se refaire… Voilà de plus près à quoi ça ressemble :
Parfois une configuration en lunulle permet de faire un relais … un peu déroutant quant à l’appréciation de sa solidité.
On sera néanmoins très agréablement surpris! Tout a l’air de bien tenir! Le « ciment » doit être d’excellente qualité!
Ces reliefs aux formes parfois si cocasses ont débridé l’imagination et ce n’est pas étonnant d’y découvrir que des mystiques ou des religieux y sont venus chercher un contact privilégié avec le créateur.
Plusieurs monastères sont implantés sur le versant nord du massif : monastères de Santa Cecilia, de Sant Benet et le plus grand, le monastère de Montserrat, haut lieu de pélerinage catalan où vivent encore plus de quatrevingt moines.
Les érmitages et chapelles troglodytes y sont légions. Ci-dessus l’érmitage de Sant Salvador, bâti dans un plissement de l’Elephant, est devenu un bon refuge pour les grimpeurs vagabonds.
Caroline n’a plus qu’une doudoune dans la première longueur de Sol Solet, sur l’aiguille de Can Jorba, versant sud du massif: une belle escalade d’hiver, plein soleil, abritée du vent!
Après 7 longueurs d’escalade, on quitte le sommet par un court crapahut et un rappel, pour entamer la descente dans un très joli canyon sec ; les parois de galets, érodées par l’eau, sont très lisses et offrent de jolies mosaïques naturelles. Les désescalades et les rappels s’enchaînent bien et nous ramènent au départ de la voie.
La conclusion de ce séjour est unanime : l’émerveillement est bien au rendez-vous dans cet écrin de pierre et de nature. Nous reviendrons!