Fin aout la météo est incertaine dans les Écrins.
Je propose à Catherine le Corno Stella et sa voie historique : la De Cessole, 300m D- .
Cela faisait un moment que je voulais faire cette voie. Grâce à Catherine c’est désormais chose faites !
C’est véritablement un monument de notre massif.
Ouverte le 19 et 22 Aout 1903 (oui oui !) par Victor de Cessole, Jean Plent et Andrea Ghigo, c’est juste incroyable.
Le refuge Bozano et son accueil incomparable au pied du versant Sud du Corno Stella :
Partant de la côte la veille, nous décidons de faire un stop par l’arête des Hirondelles à la Turbie avant de montée au refuge.
Idéal pour se mettre dans le bain avant le projet du lendemain.
Grâce à la météo mitigée nous ne souffrons pas de la chaleur :
Nous reprenons la voiture direction Terme di Valdieri.
Après 2h de marche nous arrivons au refuge à 18h30 pour l’excellent repas préparé par Marco.
Le lendemain, en 40 minutes nous sommes au pied de la première longueur.
Un dièdre/cheminée en IV qui nous réveille doucement :
Après une longueur de transition on arrive au début de la fameuse traversée.
2 longueurs de III+, pas difficile sur le papier mais il y a de l’ambiance.
Pour la première fois de la journée, je me suis dit « Hé bé, en 1903, encordé à la taille et sans coinceur !! »
La traversée, pas vraiment de becquet pour s’assurer à l’époque :
A la fin de la traversée un court dièdre en III+ d’époque permet de rejoindre le relais :
Après une autre longueur en III+, on arrive à la longueur dites du « mauvais pas ».
Et là on se dit que c’est une blague !
Cette longueur se déroule sur un magnifique rocher raide et prisu pour un bon IV+ ! Et comme les longueurs précédentes, aucun becquet pour l’assurage de l’époque…
Catherine dans cette magnifique longueur :
Dans le haut de la longueur :
La septième longueur reste dans du bon IV, c’est raide et il y a du gaz.
Ça fait un moment que j’ai arrêté d’essayer de comprendre comment il avait fait en 1903 :
Enfin une zone moins raide, avec au fond le sommet de l’Argentera :
Deux longueurs plus faciles nous conduisent au plateau sommitale du Corno Stella puis à la Croix !
Après une pause mérité au sommet, nous attaquons la descente en rappel le long de la Campia.
A l’ouverture, la descente se faisait en désescalade dans le même itinéraire qu’à la montée…
J’avais déjà été impressionné lorsque j’avais grimpé la Campia sur le Corno Stella, ouverte en 1945, par le niveau technique de l’époque.
Mais je trouve la De Cessole encore plus marquante, plus de 40 ans plus tôt, pour la première voie de la face.
C’est en Aout 1905 que Victor de Cessole et les Guides Hippolyte Bernart et Jean Plent avait fait la première ascension de la Grande Aiguille de Pelens, une autre ascension marquante du massif. Je la trouve un ton en dessous que celle du Corno Stella, la cordée était déjà bien rodés !
Superbes photos ! Perso j’ai voulu me faire la De Cessole, seul, en auto-assurage et j’étais loin d’imaginer combien c’était exposé.. Je me suis arrêter au bout de la fissure
de quarz car j’ai pris peur 😮 En plus la météo présageait rien de bon.. Le truc rigolo c’est les balles du baby foot qu’on entend en hauteur ! Redescente rapide et le lendemain j’ai bu un petit café au refuge et apperçu le fameux gardien (as du baby foot il parait). Prudence en Montagne !
Oui il vaut mieux un bonne marge pour le III+ d’époque, à peine exposé l’ouverture encordée à la taille !!
Thomas