Mont-Blanc, Pilier Rouge du Brouillard, voie Bonatti – Oggioni
Samedi 10 août 2013, dans le cadre du Groupe Excellence FFCAM, toute l’équipe a grimpé au Pilier Rouge du Brouillard, environ 4150m.
Précédés par Ingrid et Frédéric Gentet, avec Lara et Julien nous avons grimpé la voie Bonatti – Oggioni TD+ 400m.
De leur côté Robin et Jonathan, suivis de Tiphaine, Matthias et Nils, ont parcouru la directissime Gabarrou – Long ED+ 400m, en procédant au hissage des sacs pour faire un bivouac au sommet du pilier.
Tout le monde est sorti au sommet du Mont-Blanc 4810m.
Ouverte par Walter Bonatti et Andréa Oggioni les 5 et 6 juillet 1959, c’est une très belle voie étonnamment raide pour le niveau et au rocher très bon. La sortie au sommet du Mont-Blanc en fait une course alpine complète et majeure.
Lara dans une des très belles longueurs en 5c au milieu de la Bonatti :
Du parking du Val Véni, environ 1570m, il y 1020 mètres pour atteindre le refuge Monzino 2590m.
Après une pause c’est reparti, il reste 1260 mètres pour atteindre les 2 refuges Eccles 3850m :
Au total cela fait 2280m dont 800 mètres assez techniques à cause du glacier plutôt raide :
Le jour où nous montons une perturbation s’évacue. C’est avec plaisir que nous découvrons que les piliers ne sont pas plâtrés!
Le Pilier Rouge du Brouillard est le plus marqué des 4 piliers du Brouillard, c’est le seul qui constitue un réel sommet :
L’arrivée à l’improbable refuge Eccles est toujours un grand bonheur. Depuis les voitures nous avons mis 7h30.
Le refuge du bas peut accueillir 9 personnes :
Nous sommes 10.
Jonathan et Robin s’installent dans le refuge du haut (6 places) qui a été changé en juin 2011 :
Heureux d’être là, les heures nécessaires pour faire fondre la neige défilent sans qu’on s’en aperçoive.
La plus grande partie de l’équipe dans le refuge Eccles du bas :
Dans ces lieux le lever du jour est toujours un moment merveilleux.
La Pointe Gugliermina 3893m et l’Aiguille Noire de Peuterey 3772m, à droite au premier plan la Pointe Innominata 3729m :
La veille, Frédéric Gentet a pensé à faire descendre Jonathan et Robin sur le haut du glacier du Brouillard pour installer un corps-mort. Grâce à cette initiative lumineuse, le matin on installe un rappel sans perdre de temps et l’accès au pied de la paroi est rapide.
Une courte longueur en 5a permet de s’extirper de l’axe de la goulotte Brouillard Givrant Une fois rejoint le fil du pilier on se sent protégé des chutes de glace et de pierres :
Julien dans la première longueur, 6a.
A 3750m dans la froidure du matin, on a beau être jeune alpiniste de haut niveau ou ancien de l’équipe de France de rappels, dans tous les cas ça fait froid aux mains :
Avec l’arrivée du soleil l’atmosphère se réchauffe et on peut profiter pleinement de l’escalade :
Tout au long du pilier l’escalade est très raide.
Julien dans la 2ème longueur en bon 5c :
Après quelques longueurs, Lara reprend le flambeau, ici elle quitte la veine de quartz. Les 5c sont raides et coriaces :
Les longueurs se succèdent et c’est toujours de la très belle escalade, bien physique :
Lara continue de nous servir de Guide :
Avec Julien on se régale en seconds :
Derrière-nous la vue est fantastique :
Pour terminer la voie jusqu’au sommet du Pilier Rouge du Brouillard, Julien reprend le flambeau.
Des longueurs en 4c bien larges et donc forcément dures pour le niveau, l’attendent :
Au sommet du pilier nous troquons les chaussons d’escalade pour les grosses chaussures de montagne.
Derrière Julien, les Grandes Jorasses 4208m, le Weisshorn 4506m, le Grand Combin 4314m, le Cervin 4478m et le Mont-Rose 4634m :
Ensuite, jusqu’au sommet du Mont-Blanc il y a 550 mètres de dénivelé et une longue distance le tout en niveau PD+/AD-.
Julien un peu au-dessus du sommet du Pilier Rouge du Brouillard :
Derrière-nous, les Grandes Jorasses, l’Aiguille Blanche 4112m et l’Aiguille Noire de Peuterey :
Du sommet de la Pointe Louis-Amédée 4460m, on observe ce qui nous attend.
Le vent du nord est toujours fort et la suite encore longue… :
Lara nous guide dans les traces de Frédéric et Ingrid.
Après cette traversée en neige, Julien reprend le flambeau :
Régulièrement de bons becquets permettent de s’assurer.
A ce stade de la course, un alpiniste normalement constitué ne peut pas s’empêcher de penser…encore tout ça!?
Et oui encore tout ça jusqu’au Mont-Blanc de Courmayeur 4748m :
Par endroit l’ambiance est presque himalayenne :
Une fois passée la Tourette 4741m, nous subissons un vent tempétueux d’environ 100km/h :
C’est toujours une immense joie d’arriver au sommet du Mont-Blanc :
A partir du refuge Vallot 4362m, les lumières deviennent superbes :
La vue sur le Dôme du Gouter 4304m et plus bas la mer de nuages est magnifique :
Dans notre dos, le refuge Vallot, la fameuse arête des Bosses et le Mont-Blanc :
Moment génial, plus nous descendons plus la lumière devient belle :
La vue sur l’Aiguille de Bionnassay 4052m est étonnante, on se croirait presque en avion :
Magie du couchant et de l’altitude, l’arrivée au nouveau refuge du Gouter 3835m est spectaculaire :
Alors que nous descendons de l’Aiguille du Gouter, entre 21h et 22h30, nous croisons des alpinistes qui sont déjà partis pour le sommet depuis plusieurs heures!
Sur le Mont-Blanc on ne s’ennuie jamais! Pour ceux comme moi qui ne le savent pas, voilà vous êtes informés, ici on fait les 3 x 8!
Nous arriverons au refuge de Tête Rousse 3167m, vers 22h40. Fin.
Magnifique, bravo Stéphane pour ces photos, c’est magique.