Grande course en Oisans
Dimanche 29 août 2010, avec Laurent nous sommes allés en face Nord-Ouest de l’Ailefroide Occidentale (3954m),
parcourir la mythique Devies-Gervasutti, 1100m TD+ à ED selon les topos.
Samedi 28 août nous sommes partis du Pré de Madame Carle (1874m) pour bivouaquer en face de la paroi.
La face Sud de la Barre des Ecrins (4102m) domine la moraine caractéristique du glacier noir.
La fameuse moraine du glacier Noir et en bas : les lacets du chemin qui conduit au
glacier Blanc et le non moins fameux Pré de Madame Carle (1874m).
Une fois la moraine remontée la marche sur le glacier Noir devient franchement minérale!!
Au centre de la photo : le Pelvoux ou plus exactement la Pointe Puiseux (3943m), et à droite
le Pic Sans Nom (3913m) et qui montre à peine le bout de son nez le Pic du Coup de Sabre (3699m).
Au bout du glacier Noir nous avons du nous assurer pour franchir la rimaye et remonter
le couloir qui mène au Col de Coste Rouge (3192m).
Enfin le Col de Coste Rouge (3192m)! Plus de 4 heures après être partis de la voiture!
Une pensée nostalgique pour ce bivouac que Laurent et moi avions utilisé en 1992 avant
de devenir péniblement Costerougien (NDLR: arête de Coste Rouge D, 800m).
Un bivouac supplémentaire au sommet de la dernière tour 150m sous le sommet
pour 2 jours d’aventure incroyable pour les apprentis alpinistes que nous étions!
Costerougien ça se mérite…de nos jours le record anonyme est autour des….4 jours!!
Au refuge du Sélé (2511m) Raoul compte les points!!
Au passage j’en profite pour signaler l’accueil génial et la musique de qualité,
après ce qui suit on a bien apprécié!
Côté Bérarde, dès que le couloir s’élargit, prendre à droite pour trouver cet emplacement
de bivouac absolument royal!!
La voie remonte le pilier un peu à droite du milieu de la photo, puis les dalles au-dessus
de la brèche au centre de l’image.
Comme son nom ne l’indique pas!!!
C’est une voie ouverte, les 23 et 24 juillet 1936, par Giusto Gervasutti en tête suivit de Lucien Devies.
Laurent grand amoureux des bivouacs a tout prévu!!
Comme j’ai le mauvais goût de ne pas boire d’alcool, je vous dispense de la publicité
pour la boisson que Laurent m’a porté jusque là.
Pour vous mettre sur la piste, une bonne partie des recettes de ce breuvage mondialement
connu permet d’amener un peu trop de démocratie en Irak!!
Lever 5h, départ du bivouac à 5h45, rimaye franchie début de la grimpe directement en chaussons à 6h45.
Comme vous vous en doutez à cause du bivouac, des chaussures de montagne et autres piolet-crampons,
les sacs sont lourds et notre pesanteur ne s’arrange pas vraiment!
De 9,81 on s’imagine facilement à 12…!
Dans la 1ère partie de la voie le fil du pilier est génial.
Les pitons se courrent après et l’ambiance est gazeuse.
Viennent les mythiques dalles grises…!!
Le 1er août 1996, lors de mon 1er parcours de cette voie, avec Laure nous avions suivi
Yannick Graziani et Olivier Larios et nous étions passé au golot posé en 1976 lors de
la seconde hivernale de la voie.
Cette fois nous n’avons pas vu ce mauvais spit car j’ai du cheminer légèrement
plus à gauche, ça protège bien tous les 7-8m, 5b max.
Laurent à la sortie des dalles grises
Plus on monte plus la vue est superbe. Il fait beau au pays du Mont-Blanc qu’on aperçoit
tout au fond, mais une journée de beau temps ce n’était pas suffisant pour donner
des conditions acceptables dans la Walker.
Ce second parcours de cette voie confirme ma 1ère impression : la goulotte-cheminée
qui suit la vire en arc de cercle me semble être le passage le plus dur!!
Jusqu’en haut l’ambiance est importante et pousse à sortir!
Au sommet de la dernière difficulté, encore une trentaine de mètres et après celui de
Costerougien nous pourrons prétendre au titre de Gervasuttien.
16 heures au sommet soit 9h15 pour faire la voie, le Guide est content.
J’adore parler de moi à la 3ème personne!!
Magnifique vue sur la reine de l’Oisans : la Meije 3986m.
Pour la descente nous avons pris l’option, traversée d’arête en direction de la brèche de Coste Rouge.
Ce n’est pas très long mais c’est magnifique.
Par contre le reste de la descente est bien long, arrivé à 20h45 au refuge du Sélé (2511m)
nous n’en apprécierons que plus l’accueil de Raoul!
De plus j’adore le Karrimat en travers ça fait très Anglo-Saxon, comme Roger Baxter-Jones,
Alex Mac-Intyre et Doug Scott sur des montagnes exotiques mais là c’est encore une autre histoire….
toujours très impressionnée en digne petite sœur par les exploits de mes frérots tant aimés et de leurs fidèles compagnons de cordée… des photos pleines de bonnes énergies qui nous arrivent jusqu’ici… et un si beau massif…