Traversée de la Meije
Mercredi 25 juillet 2012, avec Jean-Louis nous avons fait la fameuse Traversée de la Meije, D-, 900 mètres.
Jean-Louis juste après la brèche Zsigmondy, à sa gauche mon ombre auréolée d’un arc en ciel, c’est le phénomène optique bien sympathique du Spectre de Brocken :
Nous sommes partis le lundi 23 juillet de la Grave.
Nous avons pris le téléphérique jusqu’à la station intermédiaire de Peyrou d’Amont 2416m.
A la sortie de la gare nous avons droit à une super vue sur la face Nord de la Meije :
Pour rejoindre le refuge du Promontoire 3082m, nous avons pris l’Enfetchore de gauche, situé à droite des restes du glacier de la Meije :
L’itinéraire pour remonter l’Enfetchore de gauche utilise très intelligemment le terrain.
On alterne entre marche et escalade facile :
C’est une voie spectaculaire pour son niveau. On se demande souvent où ça passe :
Finalement avec un peu de nez, on trouve toujours une solution.
Ce n’est pas toujours la meilleure mais l’objectif à court terme est de retomber sur ses pattes, c’est à dire de retrouver rapidement le bon itinéraire!
La sente dans l’éboulis, et ce magnifique emplacement de bivouac indiquent que nous sommes sur la bonne voie :
Pour terminer l’ascension de l’éperon de l’Enfetchore de gauche et sortir sur le glacier nous prenons la solution de gauche par l’arête.
C’est une courte mais très jolie arête, très pure :
En débouchant sur le glacier on observe un moment l’impressionnante face Nord de la Meije :
Le contraste entre le glacier et les prairies verdoyantes 1500 mètres plus bas est saisissant :
Sur le glacier même si la trace est bonne et bien marquée nous procédons à un encordement de rigueur, au moins 15 mètres entre nous :
La rimaye pour monter à la Brèche de la Meije 3357m passe encore bien.
A ceci près, d’une part il faut marcher sur 2 gros bouchons de neige qui ne dureront pas advitam eternam, et d’autre part il faut une ou 2 broches à glace pour assurer son ou ses compagnons :
De la Brèche de la Meije, la vue sur le Vallon des Etançons est superbe.
L’accueil génial du refuge du Promontoire nous tend les bras, plus qu’une petite 1/2 heure :
De la gare de Peyrou d’Amont nous avons mis 4h15, pour atteindre le refuge du Promontoire :
Au coucher du soleil nous avons droit à de belles lumières.
C’est beau mais les prévisions météo ont changées et demain nous avons peu de chances de succès….
En effet, au lever à 4h tous les voyants sont au rouge!
Fort vent de Sud-Est et visibilité nulle.
Avec Jean-Louis nous retournons nous coucher pour tenter notre chance le lendemain, mercredi. C’est le bon choix, l’après-midi le beau temps revient, le vent tombe et les prévisions sont bonnes.
Alors que Nathalie la Gardienne se décarcasse pour nous expliquer l’itinéraire, de toute façon on se trompera bien un peu quand même, Sophie l’aide-Gardienne en profite pour faire un peu de relaxation :
Cette fois c’est la bonne!
Le ciel est clair, la visibilité est parfaite et il fait doux, à 4h20 nous quittons le refuge.
Peu après nous franchissons le Pas du Crapaud, ensuite nous passons au Campement des Demoiselles où lors de la première féminine Gaspard de la Meije avait attendu le lever du jour avec sa cliente.
Un peu plus haut, il est 5h passé, Jean-Louis, talonné par Gilles Colletta Guide à Chamonix, effectue le petit pas de d’escalade qui permet d’entrer dans le couloir Duhamel :
5h45. Nous sommes à l’emplacement de bivouac au pied de la Muraille Castelnau.
Au-dessus c’est bien raide pour du AD :
Nous remontons la dalle peu inclinée qui vient buter sous la Muraille Castelnau :
Au point du jour nous grimpons l’étonnante Dalle Castelnau, 3b, 2 pitons :
Ensuite nous partons bien à droite, à l’aplomb du Glacier Carré, puis nous revenons bien à gauche. Pas assez! Attiré par un piton je monte droit sans passer par le Dos d’Ane et la Vire aux Encoches.
C’est une variante en 5b ce sera ma seule véritable erreur de toute la voie.
Jean-Louis juste avant l’erreur d’aiguillage :
Après cet intermède, nous retrouvons l’itinéraire normal et gravissons la Dalle des Autrichiens, 4a :
Vient la dernière difficulté avant le Glacier Carré: le Pas du Chat, 3b :
Au-dessus on débouche au bon bivouac 4 places situé juste avant le Glacier Carré :
Encore une fissure ou une dalle raide et prisue, 3b :
Puis une dernière dalle à traverser :
Et après une courte désescalade facile et une traversée également facile, on se retrouve au Glacier Carré.
Il n’est pas encore 7h30 :
Les crampons sont nécessaires mais le Glacier Carré est en très bonnes conditions :
Du Glacier Carré au Grand Pic, on navigue au mieux en restant plutôt à gauche de la fissure :
La vue sur le Pic du Glacier Carré 3862m est spectaculaire :
C’est de la vraie ambiance montagne dans du terrain peu difficile mais où il est préférable de ne pas s’emmêler les crayons :
Vient le remarquable passage du Cheval Rouge, 3c, plus impressionant que difficile :
…qui s’enchaine avec le Chapeau du Capucin, 3c, où se trouve Jean-Louis :
A 8h45 nous faisons une pause au sommet :
La suite est impressionnante, les arêtes de la Meije coupent les nuages en 2 :
Après les 3 rappels réglementaires nous atteignons la Brèche Zsigmondy où nous chaussons à nouveau les crampons :
Sur les arêtes les passages en rocher incertain…
…alternent avec des passages en rocher sain.
Jean-Louis sur un des passages les plus aérien :
Le contournement en face Nord de la Dent Zsigmondy en mixte et glace est grandement facilité par les câbles en place :
Ensuite la chevauchée reprend.
Jean-Louis un peu avant la 2ème Dent :
A cheval entre ciel et terre l’ambiance est fantastique.
On arrive à la 3ème Dent :
Perdue dans la brume, la 4ème Dent pourtant déjà effilée n’en est que plus impressionnante :
Nous quittons la 3ème Dent par une raide désescalade en 3b.
Par contre, pour franchir la 4ème Dent, nous faisons 2 rappels de 25 et 15 mètres, les relais sont bons mais par sur des goujons.
Tous ces passages laissent à penser.
Tout comme Jean-Louis je me demande toujours un peu comment ça passe !?
Après un peu de désescalade la descente du Doigt de Dieu se fait également en rappels.
D’abord un premier puis encore un peu de désescalade puis 2 derniers rappels dont le dernier à 45 mètres :
L’arrivée au refuge de l’Aigle 3450m, va nous permettre de faire une bonne pause.
Depuis le Promontoire nous avons mis un peu plus de 9h :
Sur le glacier du Tabuchet nous jetons quelques coups d’oeil à cette longue chevauchée qui d’ici parait si courte!
La Vire Amieux permet de sortir astucieusement du glacier :
Encore un peu de désescalade facile avant de quitter définitivement corde et baudrier…
…pour suivre le long chemin qui serpente jusqu’au Pont des Brebis, 1662m.
Soit depuis le refuge de l’Aigle 1800 mètres de dénivelé :
La Traversée de la Meije a beau être géniale, après cette incursion dans le monde minéral on est bien content de retrouver de belles prairies :
Superbe reportage comme d’habitude…
9h de courses et les 1800m de descente pfffff la forme les gars!
Tu sais pas Stéphane mais un jour je montais avec un collègue au lac Long pour voir le Gélas de plus prêt et j’ai croisé Jean-Louis que j’ai tellement vu sur le blog que je n’ai pas pu m’empêché de saluer 🙂
Aller, à bientôt!
Lionel
toujours aussi belle la reine MEIJE ! avec les photos on refait la traversée sans trop souffler…. splendide « classique » de l Oisans,où après un cheminement astucieux dans la face sud on entame une superbe chevauchée d arêtes, quelquefois « électrifiée », qui nous conduit à l Aigle.Bravo.
Alors on laisse le câble en place??***
Salut Steph’ et bravo pour l’itinéraire « à vue » dans un bel horaire !
T’as pas vu mon camalot abandonné en 2009 entre le Pas du Chat et le bivouac du Glacier Carré par hasard ?
On sait jamais…