Alpinisme en Oisans : la traversée des Ailefroide
Du 23 au 26 juin 2012, nous étions toujours une dizaine à poursuivre notre stage Initiateur Terrain Montagne FFCAM. Après une première partie de 3 jours dans le Mercantour nous avons terminé les 4 derniers jours en Oisans, autour du refuge du Sélé, 2511m.
Notre objectif principal sera la traversée intégrale des Ailefroide avec un bivouac.
Annoncée AD dans le topo guide référence de François Labande, AD+ sur le topo internet référence camptocamp, c’est que j’appellerais de l’humour montagnard!
Bref, comptez une vraie D de près de 1,5km de long, sans parler de tous les problèmes liés à l’altitude. Je vous fais partiellement grâce de mes commentaires sur les horaires…3h à 3h30 de l’Ailefroide Orientale à l’Ailefroide Centrale, on peut parler d’une vue de l’esprit. Si vous évoluez dans le TD+/ED d’accord sinon un conseil n’oubliez pas votre matériel de bivouac.
Dans tous les cas une belle aventure en perspective avec une vue exceptionnelle.
Nos cordées sur la voie normale de l’Ailefroide Orientale 3847m, PD-. Derrière au centre les Bans 3669m :
Le premier jour nous montons au refuge du Sélé, en 2h10 à 2h50 pour le dernier, c’est à dire moi.
Par ce beau temps c’est déjà une très belle balade :
Les câbles dans la barre rocheuse sous le refuge :
Quand j’arrive, l’équipe se dore au soleil :
Finalement un briefing et on enchaine….
Une 1/2h de marche pour atteindre le glacier du Sélé :
Et sa magnifique grotte de glace :
Qui est en fait une énorme arche de glace :
Sur les côté, les stagiaires ont pu démontrer leur savoir-faire :
D’abord en technique de cramponnage 10 pointes :
Puis avec 2 piolets traction en technique frontale dans du plus raide :
Après un atelier lunule ou abalakov, nous terminons la séance par quelques ramasses dans la neige.
Ces 2 broches servant à ne pas finir dans la rivière :
Une courte nuit au refuge du Sélé…lever à 3h15, et à 4h nous partons pour la voie normale de l’Ailefroide Orientale.
Pause au niveau du glacier du Coup de Sabre, sous les Aiguilles de Sialouze 3576m et le peu parcouru Pic Sans Nom 3913m :
Gaëlle en premier de cordée, tient bien son rôle en gardant la corde tendue d’une main ferme :
Nous assistons à un joli lever de soleil sur les Pointes du Riou Blanc 3404m :
Le cheminement très astucieux des vires d’Ailefroide nécessite de s’assurer vraiment sur quelques passages :
De bon becquets, facilitent le travail :
Le même passage vu de plus loin…on comprend l’utilité de s’assurer! Dessous c’est raide :
Ce jour-là les conditions sont très bonnes, un bon regel facilite la progression :
Une partie de notre objectif est en vue.
A droite, de la Pointe Fourastier 3907m à l’Ailefroide Occidentale 3957m sur la gauche de l’image :
En arrivant sur la Banane, la pente se raidit à environ 35° :
La vue sur la traversée des Ailefroide se précise :
Bientôt au sommet :
Sommet :
La face sud des Ecrins :
Le Pic Sans Nom :
La traversée des Ailefroide :
C’est parti :
Premier obstacle sérieux, le gendarme noir annoncé en III dans le topo guide Labande!! Compter 4c voire 5b!
Si, si, c’est bien là! C’est sûr que pour du 3 c’est un peu bizarre :
Cette année le 3ème degré, c’est raide :
Ensuite l’horizontalité continue, avec quelques passages sur des piles d’assiettes :
Derrière-nous le gendarme noir et le Pic Sans Nom :
Devant nous le 2ème obstacle majeur se rapproche, la Pointe Fourastier :
Que vous trouviez le bon itinéraire en face Sud ou que vous vous égariez comme nous en face Est ou en face Nord, l’escalade de la Fourastier sera raide :
Les gendarmes qui font suite se passent souvent versant Sud. On peut bien s’assurer dans les passages les plus raides :
Vers 19h nous trouvons des emplacements qui devraient permettre de loger tout le groupe convenablement :
Après une bonne heure de terrassement les emplacements de bivouacs sont bien définis :
Nous pouvons passer à l’étape suivante, faire fondre de la neige pour boire et se faire à manger :
Guillaume ne tarde pas à s’installer confortablement dans son duvet :
Le matin la météo a tourné. Le réveil n’en est que plus douloureux :
Même si Guillaume garde sa bonne humeur :
La brume, le vent et la pluie nous incite à écourter notre programme :
Nous plions bagages dès que nous rejoignons la voie normale de l’Ailefroide centrale :
Un brouillard intense et une pluie régulière nous accompagnerons jusqu’à la Banane de la voie normale de l’Ailefroide Orientale :
Le mauvais temps restant cantonné aux hauts sommets nous franchissons à nouveau les vires d’Ailefroide dans de bonnes conditions :
Le 4ème jour, une bonne séance de cartographie puis un bon débriefing.
Et on peut dire que même en ayant écourté la traversée des Ailefroide ce fut un très bon stage.
belles images de l’ Oisans sauvage! en feuilletant le guide des Ecrins, page 322 : »la traversée complète du col du Glacier Noir à la brèche des Frères Chamois, a été faite par Kine.Gurekian, seul, le 6 septembre 1945,en 7h15…, d’un col à l’autre »…
C’était l’époque des chausures en cuir…et des espadrilles !!!