Mercredi 5 août 2020 avec Fabien nous sommes allés à la Grande Aiguille de Pelens 2526m parcourir la voie historique de 1905, D, 4c maximum, 100 mètres.
Situées dans le Haut-Var, depuis la route du Col des Champs, les caractéristiques Aiguilles de Pelens ont fière allure :
Sur la route du Val d’Entraunes – Col de la Cayolle, lever de soleil : à gauche sur le Puy du Pas Roubinous 2516m, au centre le Cairas 2681m et juste à sa droite les Aiguilles de Pelens 2526m :
Du Rocher des Chèvres 2456m, qui marque la fin de la marche d’approche, vue sur les sommets du Cairas 2681m et de la Frema 2747m :
Là, le Sommet de la Frema 2747m, la Dent de Lièvre 2674m, le Col des Champs 2093m et à droite la Tête de l’Encombrette 2681m :
Nous voilà à pied d’oeuvre pour nous confronter à cette fameuse structure en pile d’assiettes qui intrigue tant les alpinistes :
Après 2 courtes longueurs en 3c, de l’épaulement dans la face Sud de l’Aiguille de Pracleron, l’aiguille la plus à l’Ouest, nous pouvons observer le sommet qui nous nargue :
Très expérimenté, Fabien souhaite que nous grimpions en réversible. Là, une fameuse longueur qui permet d’atteindre l’épaulement qui domine la Brèche du Saut, seulement 3a mais des plus impressionnant. Dire que les pionniers entre autre le grand Guide Jean Plent et le fameux Victor de Cessole n’avaient même pas de pitons… :
Encore une dizaine de mètres de désescalade pour rejoindre la Brèche du Saut proprement dit.
Une structuration de la roche que d’aucuns qualifieraient d’encorbellement douteux :
A l’aise, Fabien atteint la Brèche du Saut par un vrai saut, c’est la 8ème fois que je passe et c’est la première fois que je vois quelqu’un le réaliser… trop fun, c’est qu’ils avaient le sens de l’humour les anciens!
De la Brèche du Saut, on jette un coup d’oeil, d’abord à gauche sur la Frema :
Puis à droite sur le Haut-Var et notamment les champs autour du très beau hameau de Sussis :
Fabien part à l’assaut de la longueur clef, d’abord vers la droite :
Avant de revenir sur la gauche pour franchir le passage dur en 4c, 2 pitons :
Voilà c’est fait :
Encore quelques petites longueurs et nous serons au sommet.
D’ici on peut profiter d’une vue imprenable sur l’Aiguille de Pracleron et le Sommet du Cairas :
Sommet!
Avec cette météo parfaite nous allons profiter un bon moment de ce lieu des plus improbable :
Du sommet de la Grande Aiguille de Pelens, en regardant en direction du Col de la Cayolle (Nord-Est) on domine les aiguilles secondaires de Pelens, l’Aiguille de Pra Pelet, l’Aiguille de la Leysse et l’Aiguille de la Pelonnière :
A l’opposé vers le Sud-Ouest derrière le sommet de l’Aiguille de Pracleron on peut observer le Grand Coyer 2673m :
Au Sud-Est le Val d’Entraunes et les champs du hameau de Sussis :
Après avoir profité d’une bonne pause on s’en retourne vers le monde des Hommes.
Le programme retour se décompose de la sorte, désescalade, rappel de 25 mètres, désescalade, remontée de 50 mètres jusqu’à l’épaulement Sud de l’Aiguille de Pracleron puis désescalade des 2 premières longueurs jusqu’à la Brèche des Chèvres. Ouf!
Fabien au départ de la descente depuis le Sommet de la Grande Aiguille de Pelens :
La longueur à regrimper pour revenir à l’épaulement dans la face Sud de l’Aiguille de Pracleron :
Nous voici de retour au Rocher des Chèvres :
En effet le couloir d’accès et de retour correspond bien à l’idée qu’on peut se faire de terrain à chèvre… :
Le superbe Vallon du Clôt de l’Aï offre de saisissants contrastes entre la verdure des pelouses alpines et le gris du calcaire :
Les faces nord des Aiguilles de Pelens, sur la droite l’Aiguille Testa d’Aï où se déroule : « la voie où la main de l’Homme n’avait jamais mis le pied » :
Sur la gauche dans la face nord de l’Aiguille Pelonnière se déroule la voie « Bougre d’Aï », 6c+ maximum :
En résumé une agréable journée dans un coin des plus originaux avec un cachet unique où les randonneurs et les alpinistes se marchent rarement dessus.
super votre sortie, mais si vous trouvez ça délicat…dans le 4c….comment faire pour nous ?
y a des points où cest craignons ?
merci
Bonsoir Bilou,
merci pour votre message et l’intérêt que vous portez à notre site.
Difficile de dire ce qui est « craignos » ou délicat pour les uns et pas pour d’autres… comme dirait l’autre vaste question! Reinhold Messner lui-même indique prêter attention sur un simple sentier…
Pour répondre concrètement, avec en tout et pour tout 3 pitons globalement on peut considérer qu’il n’y a pas d’équipement en place. De surcroît comme on dit pudiquement le rocher demande de l’attention.
Je ne sais pas exactement comment répondre à la question : « comment allez vous faire »?
Ce que je sais c’est qu’à la GRANDE différence des pionniers de 1905, nous avons :
– les informations sur l’itinéraire et ses difficultés
– les moyens de nous assurer, outils et mode d’emploi pour les mettre en oeuvre
– les moyens de se former aux techniques de l’alpinisme traditionnel qui par essence même se différencie de l’escalade et de la randonnée alpine.
Cordialement, Stéphane BENOIST
Grand bravo à mon petit fils Fabien mais je préfère l’avoir vu en chair et en os et en pleine santé après que avant cette fameuse ballade ! Heureusement que je suis sa très vieille Mamie ( 92 ans!) et non pas Laura qui doit être au courant de tous ses exploits. Mais elle-même y participe souvent, aussi rien à dire