Petites Jorasses – Beauté du monde
Du 1er au 03 octobre 2011, dans le cadre du GEAN (Groupe Alpinisme Excellence de la FFCAM (CAF)),
avec Sylvie Drouillat, Estelle Dal’Agnol et Maël Baguet nous sommes allés faire la pas ou très peu
répétée « Beauté du monde » en face ouest des Petites Jorasses 3650m, ED-, 700m.
Cette voie a été ouverte les 12, 13 et 14 août 1981 par Christian Dalphin, Michel Piola et Pierre-Alain Steiner.
Un nom de voie qui fait rêver et en effet il y a des longueurs d’une beauté à couper le souffle.
Sylvie dans la dalle décrite par les ouvreurs comme étant le passage clef :
« Suivre des cannelures à gauche (A2 et 5+), puis revenir à droite par 2 pendules successifs (1 spit en place)
et gagner une petite fissure-rampe conduisant sous la première barrière de toits (6a) »
Le tracé de la Beauté du monde :
Pour redécouvrir cette voie nous avons pris une option lourde, sac de hissage et tout le toutim!
Maël dos à l’envers des Aiguilles :
Pour s’attaquer à No Siesta nos camarades du Groupe, Christophe Moulin, Jérémy Stagnetto
et Robin Revest ont mis leur déguisement de Men in black :
L’alpinisme au féminin ne veut pas dire sans sac. Pour s’attaquer à un big wall en montagne il faut ce qu’il faut!
C’est loin la face Ouest des Petites Jorasses!
Derrière Estelle et Sylvie l’Envers des Aiguilles s’éloigne :
Du Montenvers nous sommes montés directement au pied de la face sans passer par le refuge de Leschaux :
La face Nord des Grandes Jorasses, nos petits camarades vont se régaler dans No Siesta :
Début octobre la face Ouest des Petites Jorasses passe au soleil vers 13h-13h30.
Par peur de ne pas trouver de neige dans la face, sur le haut du glacier de Leschaux nous avons
pris 12 litres d’eau par cordée, ce qui évidemment a encore alourdi nos sacs!
Loin derrière Maël on devine la gare d’arrivée du Montenvers :
Nous avons mis 7h pour rejoindre la rimaye :
Sylvie dans la première longueur. Le bas de la voie se déroule sur du rocher montagne d’un
niveau 5c présentant un intérêt moyen :
Dans ce niveau de difficulté le second porte facilement un sac mais malgré cela nous avons
beaucoup peiné pour hisser nos sacs :
Sylvie au matin du 1er bivouac, l’emplacement était terreux mais confortable :
Le lever de soleil sur la face nord des Grandes Jorasses est génial :
Au-dessus du bivouac nous nous lancons dans une variante que nous avons estimé à 6b+ pour
la première longueur :
Et 6a pour la seconde, Sylvie à l’ouverture :
Ensuite nous avons rejoint la voie.
J’ai libéré cette longueur annoncée A2, nous l’avons estimée à 6c+.
C’est très raide et génial à grimper:
Sylvie à la fin du 6c+ :
Ensuite nous avons fait la longueur clef qui serpente dans une dalle compacte.
Le spit indique bien l’itinéraire.
Annoncée A2 et 2 pendules nous l’avons trouvée 6b sans pendules et donc entièrement en libre :
Petit décomposé de Maël :
Le 1er toit seul passage que nous n’avons pas réussi à faire en libre.
Cela doit tourner autour du 7a/b dans un style court et puissant, A1 pour nous :
Le second toit est nettement moins dur, nous l’avons évalué à 6b+ :
C’est un grand bonheur de grimper dans cette face, la vue sur le Moine, les Drus, la Verte
et les Droites est superbe :
Une dernière longueur en 6a permet de rejoindre une zone de petites terrasses où nous
faisons notre second bivouac :
Estelle en guest star :
Le bivouac devrait bien se passer!
En attendant de dormir confortablement installés dans nos duvets on profite d’un coucher de soleil
fantastique, c’est un spectacle qui mériterait un peu de musique :
Sylvie au matin du second bivouac :
Cette météo a été un véritable bonheur, 3 jours comme au cinéma!
Sylvie reprend le flambeau pour parcourir les 200 mètres soutenus en 5b-5c qui nous
restent jusqu’au sommet :
Nos voisins font bande à part. En effet pour terminer de nombreuses possibilités s’offrent
aux grimpeurs, à gauche ou à droite de la fin d’Anouk :
Estelle et Maël au sommet d’Anouk :
Un parcours d’arête facile conduit au sommet des Petites Jorasses 3650m :
Nous sommet descendus en rappels par Anouk en 5h30 :
En évitant le bas de la voie qui est peu intéressant, mais en commencant par la Contamine
c’est une voie qui passe bien à la journée.
Cette solution permet de retrouver ses chaussures, crampons, piolet en bas des rappels et donc de grimper léger!
Les lumières du couchant sur le versant Charpoua des Drus, de la Verte et du Moine nous rappellent
que la journée est presque finie.
Grands Dieux que cette longue et superbe journée de 3 jours est passée vite!!
Superbe récit et très belle course sauvage.
N’ayant jamais grimpé aux Petites Jorasses, ça me motive!
Bonjour à tous,
Un grand plaisir de revoir qq clichés et de vous lire pour ce sympathique « 30e anniversaire » aux Petites Jo. Bravo à toute l’équipe !
Michel Piola
Bonjour Michel,
merci pour ton sympathique commentaire.
Ce fut un immense plaisir pour moi de grimper cette voie.
Bravo à vous.
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