Escalade dans les Dolomites :
Tre Cime di Lavaredo – Cima Grande – voie Comici Dimai
Avec le guide de haute montagne Stéphane Benoist, nous avons encadré du 23 au 29 août le dernier stage
du groupe FFCAM Espoir 06 pour la saison 2010/2011.
Les jours qui précèdent notre départ, la météo s’annonce stable et chaude pendant plusieurs jours.
C’est un coup de chance car ce massif est connu pour ses escalades engagées mais aussi
pour son climat capricieux.
La face nord cima Grande, superbe paroi dédiée à l’escalade en terrain d’aventure.
Les Dolomites forment un grand ensemble réparti sur une zone de 3000 km².
Nous souhaitons démarrer par le secteur des Tre Cime di Lavaredo, situé au nord de Cortina d’Ampezzo.
Depuis Nice, il faut compter 8 heures de route (déduction faite des erreurs d’aiguillage des co-pilotes)
avant de pouvoir admirer les grandioses Tre Cime di Lavaredo.
Le terminus de la route se situe au refuge Auronzo. On peut camper facilement à côté.
Le lendemain, avec Antoine Rolle, Gabriel Bernard et Robin Fornasier nous formons 2 cordées
pour grimper la voie Comici Dimai à la face Nord de la Cima Grande.
La paroi mesure 450m, l’escalade est soutenue dans le 5c/6a et atteint le 6b sur une longueur.
Florence Cotto, Marguerite Bosselut, Hugo Veuillez et Stéphane nous suivront d’un jour.
Petit rappel historique :
En 1933, Alticoop n’existait pas, les cordes Beal et les Camalots non plus.
Les grimpeurs de l’époque les Comici, Dimai, Vinatzer and co progressaient en espadrilles, encordés
à la taille avec une corde en chanvre.
Il est raisonnable de dire que ces messieurs ont ouvert des voies dont la difficulté n’a été atteinte
que 30 ans plus tard dans les alpes françaises.
Au chapitre des exploits, Emilio Comici a parcouru « sa » voie en solo en 1937 en 3h45.
Claudio Barbier, précurseur de l’escalade libre, a réalisé le 25 août 1961 le parcours suivant en solo :
Cima Ovest voie Cassin en 3h, cima Grande voie Comici Dimai en 3h, cima Piccola voie normale
en 30 min, cima Piccolissima voie Preuss en 1h, punta Frida voie Dülfer en 1h.
Antoine dans la 2ème longueur, 6a+ pas facile.
Marguerite en haut de la 4ème longueur.
Au pied de la Cima Grande, plusieurs cordées se préparent.
Nombreuses dans la Brandler-Hasse et quelques autres dans des itinéraires dont j’ai oublié le nom.
2 cordées sont déjà engagées dans la Comici.
Pour nous, l’escalade se déroule sans encombre.
Les petites vires au relais sont les bienvenues pour apprécier cette voie qui est un monument dans
l’histoire de l’escalade.
Combien de tentatives, d’échecs, de déroute dans cette ascension avant que Comici et les frères Dimai ne réussissent ?
Relisez Livanos dans Au delà de la verticale pour vous donner un avis.
Des cordées grimpent dans la Brandler-Hasse, itinéraire classique également.
La présence des pitons abrège une bonne partie de la recherche d’itinéraire.
Par contre, la plupart sont d’une solidité plus que douteuse et le complèment sur friends est bienvenu.
Le rocher, malgré un grand nombre de passage, demande de l’attention.
La longueur en 6b est exceptionnelle de beauté, celle qui suit en 5c peut-être encore plus.
Les cheminées terminales et une superbe traversée aérienne à gauche conduisent à la vire
circulaire sous le sommet où, définitivement, je comprend que Comici était un surdoué!
Hugo dans la longueur 6b, bonheur de la grimpe sur un mono doigt.
Marguerite dans la 3ème longueur.
Marguerite suivie de la cordée Hugo et Florence
Un 5c exceptionnel suit la longueur en 6b. C’est hyper raide pour la cotation et le rocher est superbe.
Difficile d’être seul dans la voie! Un sympathique voisin transalpin sur la fin du 6b.
Du rocher gris et compact. Quelle classe! 1933…
Au 2/3 de la voie, la paroi est un peu moins raide et emprunte des cheminées.
La paroi est moins raide mais c’est pas encore de la dalle…
Gabriel au sommet de la voie Comici.
La descente emprunte une succession de rappels et de désescalade.
Bel article on croirait y être!
Chapeau bas aux ouvreurs!
Avec:
– Charmoz-Grépon,
– l’arête du Lion au Cervin,
– la Rabada-Navarro au Fire,
– le Fish à la Marmolada
– Divine Providence au Mont-blanc
c’est une des voies les plus marquantes que je connaisse!
La grande classe les petits jeunes. Bravo. Antoine, on a un boulot à finir aussi…
Margot!!!!
Je suis un peu tombé par hasard sur ce site:je tremble pour toi (et pour moi)…
C’est incroyable…
Calme toi.
Affectueusement et avec toute mon admiration…..
Ton tonton.Philippe.