Aiguilles de Pelens ouverture sur sommet vierge – Alpinisme : Guides 06

Aiguilles de Pelens ouverture sur sommet vierge

Jeudi 30 juillet 2015, avec Jean Gounand et Patrick Ricroch, sur une aiguille vierge en face nord de l’Aiguille de Prapelet 2497 mètres dans les Aiguilles de Pelens 2526 mètres, nous avons ouvert :

« la voie où la main de l’Homme n’avait jamais mis le pied…Et ne le mettra pas souvent! »
TD, 200 mètres, 5c maximum, compter 2 jeux de friends, le mode d’emploi pour les utiliser et quand même 7 à 8 heures d’ascension.

Dominant le Clôt de l’Aï, ce trident sans nom situé à environ 2450 mètres se nomme désormais Testa d’Aï! 

 

A force de passer dans ce vallon du Clôt de l’Aï pour monter au sommet de la Grande Aiguille de Pelens 2526 mètres, j’ai fini par me dire : « quel dommage de ne pas attaquer frontalement ces terribles piles d’assiettes…. ». Mais oui ça, en voilà une idée qu’elle bonne!
Le 16 septembre 2014, avec Jean Gounand, Daniel Crulli et Jean Capitant nous voilà donc partis pour une tentative repérage :

 

Qu’elle était belle notre paroi :

 

Péniblement nous avons remonté l’infâme éboulis qui gise au pied de la face :

D’apparence débonnaires, les premiers gradins s’avèrent déjà raides :

 

Daniel ouvre le bal.
Verdict, un bon 4c à l’ancienne, 1 piton en place dans la longueur, 15 mètres.
Le génial aileron de requin a l’air de tenir, m’enfin à toutes fins utiles, ne pas négliger pour autant de bien garnir les strates de petits friends :

 

A l’ouverture, toujours Daniel dans la seconde longueur, 5a, 20 mètres : 

 

Mes compagnons me laissent le soin de défricher la troisième longueur, qualifiée de « 4ème dimension ».
La cotation modeste de 5b/c, 3 pitons, 25 mètres, ne doit pas laisser croire que ce n’est pas une longueur sérieuse :

 

 

Tandis que nos camarades finissent d’épousseter le passage et de tanquer un ou deux bons pitons complémentaires, Jean me rejoint au 3ème relais :

 

Un rappel de 50 mètres nous ramène au sol.
Une journée entière pour 3 longueurs de 15/20 mètres ça promet!

 

Le 30 juillet 2015, toujours avec Jean Gounand mais cette fois accompagnés de Patrick Ricroch, nous avons repris ce projet.
Toujours élancée notre petite aiguille encore non-gravie :

 

Forts de l’expérience précédente nous sommes partis très tôt.
Privilégiant une belle journée d’été :

 

C’est avec circonspection que Patrick analyse ces prises étonnantes :

 

Jeannot et Patrick me rejoignent au 3ème relais : 

 

Nous voilà à nouveau au pied de l’inconnu! Jeannot se demande bien de quoi sera fait l’avenir : 

 

La 4ème longueur, qualifiée de 4ème dimension supérieure…
En préambule un but droit au-dessus du relais. C’est fou, le rocher est trop compact, impossible de s’assurer.
Désescalade scabreuse, retour à la case départ. Cela commence bien!
A droite ça a l’air de monter…à confirmer!

C’est donc à partir de là que l’histoire a le potentiel de se compliquer…Engagé plusieurs mètres au-dessus du dernier friend, je désespère de trouver de quoi me protéger. Monter je ne n’ose pas! En équilibre un peu précaire, je gratte à droite à gauche. En insistant, finalement une amorce de fissure providentielle me permet de marteler un piton franchement salvateur!
Hum Livanos taille 7, piton extraplat de mon cœur, que je t’aime!
Verdict : 5c, 2 pitons en place 30 mètres.
Patrick à la sortie de cette longueur, mais oui ça ne tient pas si mal :

 

Jeannot bon pied bon œil à la sortie de cette fameuse 4ème longueur :

  

Une jolie 5ème longueur nous attend.
Raide mais sans mauvaise surprise. Avec un peu d’audace une longueur que l’on pourrait qualifier de « reposante » :

 

La 6ème longueur quoique de difficultés modestes, autour du 4c, fait se demander au grimpeur alpiniste normalement constitué si tout cela va aboutir quelque part…

 

Les longueurs 7 et 8 ne demandent pas trop de puiser dans les ressources mentales.
Malgré quelques gouttes de pluie et le portage du sac de hissage dans cette zone moins raide, Jeannot garde le sourire :

En revanche la 9ème longueur, surtout jusqu’au premier piton et ses premiers mètres en 4c expo demande de rassembler ses esprits et de ne pas laisser trop libre court à ses émotions!

 

Vu du dessus ce n’est pas trop impressionnant mais faisez gaffe quand même :

 

Bien fun et bien gentille cette aventurette m’enfin faut quand même resté concentré!
Patrick et Jeannot au confortable 9ème relais :

 

Au-dessus, trop compact ça ne passe pas.
Je vais bien tenté…mais vraiment ça ne passe pas!

 

Seule issue possible, le contournement.
Une traversée gazeuse sur un rocher qui demande de l’attention.
5b/c, 2 pitons en place, 15 mètres :

 

 

Du pilastre remonter la cheminée évidente qui aboutit à deux pas du sommet :

 

Patrick et Jeannot un instant assis sur un sommet vierge :

 

La Testa d’Aï est composée de 3 pointes, nous avons gravi la nord et la centrale, la pointe sud reste à apprivoiser…un petit pas pour le géographe un grand pas pour l’alpiniste!
Ci-dessus, à gauche, la pointe sud de la Testa d’Aï et à droite l’Aiguille de Prapelet 2497 mètres :  

 

Un relais technologique :

 

Permet en un rappel de 30 à 50 mètres d’atterrir dans du terrain à chèvres.
Le suivre en oblique à gauche pour rejoindre le grand couloir. Nous ne pouvons que recommander de rester encordé et de s’assurer.

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