Pour d’insaississables raisons et ce dans tous les domaines, il est des monuments oubliés ou ignorés et donc peu visités. Mardi 16 août 2022 avec Jean-Luc et Théo nous avons eu l’immense privilège de parcourir l’un d’entre eux : l’Aiguille Méridionale d’Arves 3514m. AD+, 450m, 5b.
Gravie la première fois en 1878 par les fameux guides Christian Almer père et fils et l’immense et célèbre alpiniste le révérend Coolidge (en suivant le lien CamptoCamp, récit p. 180 – 182), puis la seconde fois en 1880 toujours par les mêmes, avec en plus l’alpiniste et explorateur Frederick Gardiner.
Comme bon nombre de ces ascensions historiques réalisées par les pionniers, en suivant leurs pas, c’est dans les passages les plus vertigineux qu’un irrépressible et profond sentiment d’effroi me prend. Mais avec un matériel de sécurité aussi rudimentaire et de fait sans informations : comment ont-ils fait?
Du sommet de l’Aguille Méridionale d’Arves 3514m, vue sur l’Aiguille Centrale d’Arves 3513m et au loin le Mont-Blanc :
Pour gravir cette aiguille des plus spectaculaires nous sommes venus par la Grave et le lac du Goléon. Départ du parking du « Plot » 1890m à 04h30.
Lever de soleil sur l’Aiguille du Goléon 3427m :
Plus loin dans notre dos, le soleil se lève également sur le Pic Gaspard 3881m et à droite la splendide reine : la Meije 3983m :
Nous avons fait le choix de réaliser l’ascension de l’Aiguille Méridionale d’Arves en traversée : arête sud-est – descente par la face sud. La montée au col des Trois Pointes 3043m est assez âpre :
07h30, nous voici à la Pointe Salvador 3202m :
Les trois Aiguilles d’Arves en enfilade la vue est superbe :
Après une bonne pause, nous nous lançons dans la partie technique de l’ascension :
A noter que l’essentiel de l’ascension se déroule dans la face est parfois assez loin sous l’arête sud-est proprement dite :
Les difficultés sont plutôt modestes dans une belle ambiance. Au fond la Barre des Ecrins 4102m :
Je monte pour rien sur l’aiguille qui domine sévèrement la Brèche Brulle, là, force est de constater qu’on doit revenir sur nos pas pour trouver le bon passage plus bas dans la face est et qui permet de revenir une petite dizaine de mètres au-dessus de la dite Brèche Brulle :
Je vois la chaîne de rappel, là c’est bon nous sommes au bon endroit.
On peut effectuer un rappel de 10 mètres ou désescalader, 4b :
A droite de l’Aiguille Centrale d’Arves on commence à apercevoir le Mont-Blanc :
Nous sommes à la Brèche Brulle vers 09h30, depuis la Poitne Salavdor nous avons mis 1h45.
Au-dessus, suit la géniale et incroyable vire suspendue dans la face est :
Cette vire suspendue offre un passage des plus astucieux :
On poursuit sur cette vire jusqu’à son point le plus extrême :
Ensuite l’escalade commence dans du IIIème degré :
Par endroits le rocher demande de l’attention :
11h30, nous arrivons à la Brèche Supérieure.
C’est le point de jonction entre arête sud-est et face sud, au retour nous descendrons par cette dernière :
5b désormais largement équipé, Théo à la sortie du « Mauvais Pas » :
L’ancrage historique en haut du « Mauvais Pas » :
La longueur au-dessus du « Mauvais Pas », au lieu de prendre la fissure sur la droite nous sommes montés par la géniale dalle finale en IIIème degré :
Après un court parcours de l’arête terminale, un profond sentiment de joie nous emplis : le sommet!
Il est 12h15 :
Au nord, l’Aiguille Centrale d’Arves et au loin le Mont-Blanc :
Au sud le massif de l’Oisans :
15h, après 2 heures de descente épique nous arrivons enfin au col Lombard 3092m :
La face sud de l’Aiguille Méridionale d’Arves à l’ambiance et aux couleurs martiennes :
Plus bas nous retrouvons la vie et ses pâturages de montagne :
Le lac et le refuge du Goléon :
Une belle lumière nous accueille pour notre retour dans la vallée au-dessus du hameau de Valfroide :
Au total nous avons mis 13h.
Un grand merci, grâce à vous nous avons pu découvrir ensemble cette Aiguille Méridionale d’Arves qui vous faisait rêver depuis si longtemps!
Bravo pour ce reportage photos et commentaires techniques. Simple randonneur, ces aiguilles sont d’une grande beauté depuis la basse du Gerbier, ou du côté Valloire…
Elles sont tellement magnifiques vues d’Albiez.
Merci pour ces magnifiques photos et commentaires ! Oui, c’est une pure beauté. Bien illustrée, commentaires clairs, ni trop ni trop peu, ça donne carrément envie de faire cette belle course ! Faisable jusque quand sans être en hivernal ?
Bravo et merci !
Merci pour ces magnifiques photos. Ça fait vibrer
Nous avons été au pied des aiguilles, c’est impressionnant mais tellement beau ces paysages de montagne.